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Sunday, December 24, 2023

SINAÏ / JABAL MUSA   PEINT PAR  JOACHIM PATINIER

JOACHIM PATINIER (1484-1524)  Mount Sinaï ou Jabal Musa (2,285 m - 7,496ft)  Egypte   In Paysage de  la Fuite en Egypte, huile sur panneau, 1517, Royal Museum of Fine Arts, Antwerp
 
JOACHIM PATINIER (1484-1524) 
Mount Sinaï ou Jabal Musa (2,285 m - 7,496ft) 
Egypte
 
In Paysage de  la Fuite en Egypte, huile sur panneau, 1517, Royal Museum of Fine Arts, Antwerp 
 

A propos de la composition
Il s'agit évidement ici d'un Mont Sinaï imaginaire que l'on aperçoit à droite dans le loitain reproduit sur la foi de pèlerins de l'époque. Au cas où l'on aurait un doute, le petit village d'architecture flamande rassurerait tout de suite quant à la position géographique ! Ceci dit, hormis le ruisseau qui traverse ce désert du Sinaï plutôt hospitalier, la peinture des reliefs n'est pas si éloignée que cela de la réalité topographique. 
 
 Le peintre
Joachim Patinier, Patenier, ou Patinir, est un peintre et dessinateur flamand de la Haute Renaissance.  Il intégra en 1515 la Guilde de Saint-Luc des peintres d'Anvers comme franc-maître et travailla en collaboration avec différents peintres dont Quentin Metsys. Ce dernier devait être assez intime avec lui puisqu'à sa mort, il fut désigné comme l'un des tuteurs de ses enfants. Lors de son voyage aux Pays-Bas, Albrecht Dürer se lia d'amitié avec Joachim Patinier et réalisa son portrait. C'est « un bon peintre de paysage » nota-t-il dans son journal de voyage. Il lui emprunta des couleurs, un de ses élèves, et assista à son second mariage le 5 mai 1521.
Considéré comme l'un des initiateurs du genre « paysage » dans la peinture occidentale, Joachim Patinier est un peintre d'histoire. Il réalisa des peintures à l'huile sur panneaux de bois dans le genre pictural majeur qui s’inspire surtout de scènes issues de l’histoire chrétienne popularisée par La Légende dorée de Jacques de Voragine. Son style est caractérisé par l'utilisation fréquente de la perspective atmosphérique qui offre une vision panoramique en plongée. Ses compositions comportent généralement trois plans principaux distincts : un premier plan brun sur lequel sont disposés les figures principales et leurs accessoires ainsi que des éléments minéraux et végétaux (des rochers, des herbes, des fleurs, un arbre ou un arbuste presque mort), un plan moyen à dominante verte où sont représentés avec finesse et précision de nombreux personnages vaquant aux occupations les plus diverses, et un arrière-plan aux reliefs remarquables d'un bleu intense — on parle parfois de « bleu Patinir » —, qui rejoignent un ciel nuageux de même tonalité dans lequel semble surgir un orage menaçant.
Joachim Patinier semble avoir eu recours à divers collaborateurs pour exécuter les figures de premier plan de bon nombre de ses tableaux. La manière de Joachim Patinier fut reprise par bon nombre de peintres de la même génération ou de la suivante, parmi lesquels on peut citer Joos van Cleve, Corneille Metsys, Lucas Gassel, Henri Bles et le Maître des demi-figures féminines. Les emprunts thématiques et stylistiques furent parfois si importants que de nombreuses œuvres de ces continuateurs furent confondues avec celles de Joachim Patinier lui-même.
 
La montagne
Le mont Sinaï ou djebel Moussa (« montagne de Moïse ») est une montagne d'Égypte située dans le sud du Sinaï et culminant à 2 285 mètres d'altitude.
Le mont est surtout célèbre dans le récit biblique pour avoir été le lieu où Moïse rencontra Dieu pour la première fois au buisson ardent (Ex 3,1-4,17) et où il reçut les Dix Commandements (ou Dix Paroles, en Ex 20,1-17) et de nombreuses autres lois pour le peuple hébreu (Exode 19,1-31,18). Plusieurs autres localisations de cet épisode ont été proposées (voir Har Karkom et Sinaï (Bible)).
Le mont Sinaï est situé au Nord-Est de l'Égypte, dans le gouvernorat du Sinaï Sud, au niveau de la pointe sud de la presqu’île du Sinaï, à 50 kilomètres des côtes de la Mer Rouge et d'El-Tor, au sud-ouest, ainsi qu'à 75 kilomètres de Charm el-Cheikh, au sud-sud-est, et 160 kilomètres environ à vol d'oiseau du Caire. Le sommet s'élève à 2 285 mètres d'altitude, à quatre kilomètres au nord-nord-est du mont Sainte-Catherine (2 642 m), point culminant du massif et du pays. Les roches du mont Sinaï sont issues de la phase tardive du bouclier arabo-nubien. Elles sont constituées de granite avec des intrusions de roches volcaniques incluant du porphyre. La montagne s'est soulevée de 140 à 65 millions d’années BP, au cours du Crétacé.Deux chemins principaux mènent au sommet. Le plus long et le moins escarpé s’appelle Siket El Bashait ; il faut environ deux heures et demie à pied pour la gravir mais il est accessible aux chameaux. L’autre itinéraire, appelé Siket Sayidna Musa, passe dans le ravin derrière le monastère et est surnommé la route aux 3 750 « pas de la pénitence ».
Dans un registre spirituel, la montagne est à plusieurs reprises citée par les théologiens sous l’appellation « Sinaï mystique », comme étant un rite d’initiation, consacrant une spiritualité ascendante devant mener à la découverte d’un « moi supérieur » situé en son sommet qui devient alors la symbolique du but à atteindre demeurant au cœur de nombreuses pratiques initiatiques d’inspiration chrétienne, chiite et soufie. 
 
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Thursday, December 21, 2023

LA COLLINE DES PAUVRES  PEINTE PAR  PAUL CÉZANNE

 

PAUL CÉZANNE (1839-1906) La Colline des Pauvres (?) France (Provence Alpes Côte d'azur)  In Vue du Domaine Saint-Joseph ou plus précisément La Colline des Pauvres près du Château Noir, avec vue sur Saint-Joseph, 1880, huile sur toile, 65,1 × 81,3 cm, Metropolitan Museum of Art à New York
 

 
PAUL CÉZANNE (1839-1906)
La Colline des Pauvres (?)
France (Provence Alpes Côte d'azur)

In Vue du Domaine Saint-Joseph ou plus précisément La Colline des Pauvres près du Château Noir, avec vue sur Saint-Joseph, 1880, huile sur toile, 65,1 × 81,3 cm, Metropolitan Museum of Art à New York


A propos de l'œuvre et de la colline
La composition picturale expose une vue collinaire comportant la dite « Colline des Pauvres », ou Colline du Tholonet rendant visible le domaine jésuite de Saint-Joseph (la grande maison jaune au centre de la composition,) entre Aix-en-Provence et le village du Tholonet, un quartier parcouru par l'artiste depuis sa jeunesse, aux abords immédiats dela Montagne Sainte Victoire.

Le peintre
Paul Cézanne est un peintre français provençal, membre un temps du mouvement impressionniste et considéré comme le précurseur du post-impressionnisme et du cubisme. Sa volonté de faire « du Poussin sur nature », le fait apparaître comme un continuateur de l'esprit classique français autant qu'un innovateur radical par l'utilisation de la géométrie dans les portraits, natures mortes et les nombreux paysages qu'il peint, d'Île-de-France et de Provence, particulièrement de la campagne d'Aix-en-Provence. Il a notamment réalisé une série de toiles ayant pour motif la montagne Sainte-Victoire. Il est considéré comme le « père de l'art moderne». Cézanne a peint environ neuf cents tableaux et quatre cents aquarelles qui nous restent aujourd'hui, dont certains sont inachevés. Il a également détruit une partie de son œuvre. Ce sont ses amis peintres, notamment Pissarro, Renoir et Degas qui surent, les premiers, déceler ses intentions et reconnaître ses qualités.

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Monday, December 18, 2023

FUJIYAMA / 富士山  (N°11)  PAR KATSUSHIKA HOKUSAI / 葛飾 北斎


KATSUSHIKA HOKUSAÏ (1760-1849)- Fujiyama / 富士山 (3, 776 m -12,389 ft) Japon  In " Maison de thé à Koishikawa. Au matin après une chute de neige." Estampe n° 11 des 36 vues du Mont Fuji, 1830.

KATSUSHIKA HOKUSAÏ (1760-1849)-
Fujiyama / 富士山 (3, 776 m -12,389 ft)
Japon

In " Maison de thé à Koishikawa. Au matin après une chute de neige."
Estampe n° 11 des 36 vues du Mont Fuji, 1830.
 
À propos des 36 vues du mont Fuji
Trente-six vues du mont Fuji (富嶽三十六景) (Fugaku Sanjūrokkei) est une série d'estampes de paysages créées par l'artiste japonais ukiyo-e Katsushika Hokusai (1760-1849). La série représente le mont Fuji depuis différents endroits du Japon et à différentes saisons et conditions météorologiques. Les trente-six tirages originaux furent si populaires qu'Hokusai decida d'élargir la série de dix estampes supplémentaires.
Les toutes premières impressions de 1830-33 semblent aujourd'hui estompées par rapport aux versions habituellement vues mais sont plus proches de la conception originale de Hokusai. Les tirages originaux présentent un ciel bleu volontairement irrégulier, ce qui augmente la luminosité du ciel et donne du mouvement aux nuages.

La montagne
Le mont Fuji (3 776,24 m -12 389 pieds) ou Fujiyama (富士山) est situé sur l'île de Honshu. Il est le plus haut sommet montagneux du Japon. Plusieurs noms lui sont attribués : "Fuji-san", "Fujiyama" ou, de manière redondante, "Mt . Fujiyama". Habituellement, les locuteurs japonais appellent la montagne "Fuji-san". Les autres noms japonais du mont Fuji sont devenus obsolètes ou poétiques comme : Fuji-no-Yama (La montagne de Fuji), Fuji- no-Takane ( Le haut sommet du Fuji), Fuyō-hō (Le pic du Lotus) et Fugaku). Le mont Fuji est un stratovolcan actif dont la dernière éruption remonte à 1707-08. Le mont Fuji se trouve à environ 100 kilomètres (60 mi) au sud-ouest de Tokyo et peut être vu de là par temps clair.
Le cône exceptionnellement symétrique du mont Fuji, recouvert de neige plusieurs mois par an, est un symbole bien connu du Japon et il est fréquemment représenté dans l'art et les photographies, ainsi que visité par les touristes et les alpinistes.
Le mont Fuji est l'une des trois montagnes sacrées du Japon avec le mont Tate et le mont Haku. C'est aussi un endroit spécial de beauté scénique et l'un des sites historiques du Japon.
Il a été ajouté à la Liste du patrimoine mondial en tant que site culturel le 22 juin 2013. Selon l'UNESCO, le mont Fuji a "inspiré des artistes et des poètes et fait l'objet de pèlerinages depuis des siècles". L'UNESCO reconnaît 25 sites d'intérêt culturel dans la localité du mont Fuji. Ces 25 sites comprennent la montagne elle-même, le sanctuaire Fujisan Hongū Sengen et six autres sanctuaires Sengen, deux maisons d'hébergement, le lac Yamanaka, le lac Kawaguchi, les huit sources chaudes d'Oshino Hakkai, deux moules d'arbres de lave, les vestiges du culte Fuji-kō dans le la grotte Hitoana, les chutes Shiraito et la pinède Miho no Matsubara ; tandis que sur les basses Alpes du mont Fuji se trouve le complexe du temple Taisekiji, où se trouve le siège central du bouddhisme Nichiren Shoshu. 

L'artiste
Katsushika Hokusai (葛飾 北斎?) est un peintre, dessinateur et graveur japonais du 18e siècle, spécialiste de l’ukiyo-e, ainsi que l'auteur d'écrits populaires, surtout connu sous le nom de Hokusai(北斎?), ou son surnom de Gakyōjin, littéralement « Vieux Fou de dessin. Au cours de ses soixante-dix ans de carrière, il a réalisé une œuvre considérable de quelque 3 000 tirages couleur, des illustrations pour plus de 200 livres, des centaines de dessins et plus de 1 000 peintures. Il a rapidement abandonné le sujet étroit traditionnellement associé à l'école du « monde flottant » (ukiyo-e) dont il faisait partie, comme les images d'acteurs populaires et de courtisane.  Son œuvre influença de nombreux artistes européens, en particulier Paul Gauguin, Vincent van Gogh, Claude Monet et Alfred Sisley, et plus largement le mouvement artistique appelé japonisme. Les Trente-six vues du mont Fuji (1831–1833) comptant en réalité 46 estampes dont La Grande Vague de Kanagawa (1831) sont ses œuvres les plus connues.

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Friday, December 15, 2023

SLIDE MOUNTAIN (CATSKILLS)  PEINTE PAR FREDERIC EDWIN CHURCH


FREDERIC EDWIN CHURCH (1826-1900) Slide Mountain (1,279 m - 4,180 ft) United States of America (New York State)  In "Catskills at sunset", 1882, oil on cardboard, Smithsonian / Cooper Hewitt Museum


FREDERIC EDWIN CHURCH (1826-1900)
Slide Mountain (1,279 m - 4,180 ft)
United States of America (New York State)

In "Catskills at sunset", 1882, oil on cardboard, Smithsonian / Cooper Hewitt Museum

 

La montagne
Slide Mountain (1,279 m - 4,180 ft) est le point culminant du chaînon Burroughs, dans les montagnes Catskill dans l’État de New York. Les montagnes Catskill  ou simplement les Catskills, sont une région de reliefs  située au nord de la ville de New York et au sud d'Albany. En dépit de leur nom, les Catskills ne sont pas des montagnes au sens géologique du terme, mais plutôt un plateau érodé, constitué de plateaux et de collines ayant subi une érosion intense. Elles constituent le prolongement vers l'est, ainsi que les plus hauts sommets, du plateau des Allegheny. Elles sont parfois considérées comme une partie de la chaîne des Appalaches, même si les deux chaînes ne sont pas géologiquement liées. Les Catskills sont situées à l'ouest du fleuve Hudson (Hudson River) et traversent cinq comtés : l'Ulster, le Greene, le Sullivan, le Delaware et le Schoharie.
Les Catskills sont le lieu de légendes traditionnelles remontant aux tribus amérindiennes et aux premiers colons néerlandais, qui baptisent les montagnes « Kaatskil » au xviiie siècle. Washington Irving y situe son histoire de Rip Van Winkle, en lien avec le navigateur Henry Hudson. Au 19e siècle, les Catskills deviennent une destination de vacances pour les riches New-yorkais. Le bois est exploité à grande échelle, des fermes s'installent et la région perd de sa forêt sauvage. En 1885, une loi, votée par l'État de New York, délimite la Catskill and Adirondack Forest Preserve dans le but de préserver l'état sauvage de la région, et en 1904, le Catskill Park, un parc naturel, est créé.
La réputation des Catskills comme lieu de vacances continue et pendant la première partie du 20e siècle de nombreux groupes ethniques, dont les Allemands, les Tchèquesy installent des hôtels, des centres de vacances, des campings, notamment au sud dans les Shawangunk Ridge, près de la ville de New Paltz. Les plus grands hôtels et centres de séjours d'été juifs (comme Kutsher's, Brown's, et Grossinger's) deviennent alors connus collectivement comme la Borscht Belt (la « ceinture du bortsch »), certains faisant référence à la région comme les « Alpes juives ». De nombreux artistes et musiciens font leurs débuts dans ces hôtels souvent somptueux. Cette tradition « ethnique » a quasiment disparu depuis les années 1960, bien que l'histoire de la « Borscht Belt » fasse toujours partie de l'héritage de la région, et les Catskills continuent de prospérer grâce à leurs hôtels et lodges traditionnels.
Les Catskills étaient aussi la « maison d'été » de milliers d'enfants qui y venaient pour passer leurs colonies de vacances (« camps »). Les plus connus étaient les Camp Ma-Ho-Ge et Camp Diana Damalqua. Récemment, quelques petits hôtels se sont réinstallés dans la région, satisfaisant les aventuriers et les amateurs de sports d'hiver. Les Catskills sont également une destination de randonnée, en particulier pour les adeptes du peak bagging qui essaient d'atteindre les principaux sommets de la chaîne.
Pendant le week-end du 15 août 1969, les Catskills furent le théâtre du festival de Woodstock.

Le peintre
Frederic Edwin Church, est un peintre paysagiste américain. Il est une figure centrale de « l'Hudson River School » qui regroupait des paysagistes américains.
L'aisance financière de son père,  orfèvre et horloger  permet à Frederic Edwin Church de se consacrer précocement à l'art. Dès l'âge de 18 ans, le jeune Frederic devient, à Catskill, une petite localité de l'État de New York, l'unique élève de Thomas Cole le fondateur de l'Hudson River School. Plus tard, Church sera considéré comme le chef de file de la seconde génération de ce mouvement artistique américain.
En 1849, Frederic Edwin Church est élu à l'Académie américaine des beaux-arts, devenant ainsi le plus jeune membre de ce cénacle. Peu après, il vend sa première œuvre d'importance au Wadsworth Atheneum de Hartford.
Il s'installe vers 1850 à New York, où il a un premier élève, William James Stillman, et continue de peindre des paysages de la Nouvelle-Angleterre. À cette époque, il a pour coutume, du printemps jusqu'à l'automne, de voyager, souvent à pied, tout en dessinant. Chaque hiver, il s'installe dans son atelier afin de se servir de ses esquisses pour peindre des tableaux de très grands formats, et les vendre pour des sommes de plus en plus importantes. Cette première période de l'œuvre de Church doit encore beaucoup au style de son maître Thomas Cole, mais percent déjà quelques singularités de son tempérament. Contrairement à Cole qui privilégie les compositions éthérées, presque mythologiques, dans ses paysages, Church préfère les scènes où sont associées vie et fantaisie dans un décor où l'artiste fait usage d'une riche palette chromatique, ayant recours à des rouges, des violets et des oranges qui donnent à ses tableaux une tension presque dramatique.
Devenu bientôt célèbre en Amérique pour ses paysages colossaux, Church cherche toutefois à se démarquer des autres peintres en diversifiant son inspiration, souvent grâce à la conception de paysages évoquant des lieux exotiques. Il entreprend à deux reprises des voyages de plusieurs mois en Amérique du Sud, et séjourne principalement à Quito, capitale de l'Équateur.
Son premier voyage a lieu en 1853. À ce moment de sa carrière, Church est influencé par les théories du grand penseur et géographe prussien Alexandre von Humboldt sur la terre, la matière et l'espace. Humboldt avait ainsi mis au défi les artistes de pouvoir parvenir à représenter la « physionomie » singulière de la cordillère des Andes. Church va s'y employer, voyageant littéralement sur les traces de Humboldt, puisqu'il a demeuré dans la vieille maison où Humboldt avait résidé à Quito.
Quand Church retourne en Amérique du Sud pour son deuxième voyage en 1857, il a des vues moins nobles. L'artiste est alors financé par l'homme d'affaires américain Cyrus Field qui cherche à utiliser la renommée du peintre pour attirer l'attention des investisseurs sur ses entreprises sud-américaines. Le tableau Le Cœur des Andes, aujourd'hui propriété du Metropolitan Museum of Art de New York, est issu du second voyage. La toile, qui mesure plus d'un mètre cinquante en hauteur et près de trois en largeur, est dévoilée en 1859 à New York devant un public ébahi. Church l'installe dans une pièce spécialement éclairée, munie de rideaux et de frondes de palmiers, et fait payer l'entrée au public. Tout doit servir à créer un événement sensationnel. Et c'est un succès immédiat. Church vend ensuite l'œuvre pour 10 000 $, ce qui, à l'époque, est le prix le plus élevé jamais atteint par un tableau d'un peintre américain vivant. Il est alors surnommé le « Michel-Ange du paysage. »
En 1860, son aisance financière permet à Church d'acheter une vaste ferme à Greenport, près de Hudson,
En 1870, il commence la construction, sur une colline de sa propriété, d'une maison d'inspiration persane où il s'installe à l'été 1872. Les premiers plans sont signés par l'architecte Richard Morris Hunt,  qui a également travaillé en France aux travaux d'agrandissement du Louvre en 1854 ; mais Church l'écartera du projet pour le confier à l'architecte anglais Calvert Vaux après un long voyage en Europe et au Proche-Orient pendant lequel, fidèle à ses habitudes, il ramène plusieurs dessins dont certains serviront de base à des œuvres peintes.
Au cours des vingt dernières années de sa vie, Church consacre une grande partie de son énergie à embellir sa maison d'Olana.

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Wednesday, December 13, 2023

MT SINCLAIR (NOUVELLE-ZÉLANDE)  PEINT PAR  AUSTEN DEANS


AUSTEN DEANS (1915-2011)  Mt Sinclair (841 m) Nouvelle-Zélande (Banks Peninsula)

AUSTEN DEANS (1915-2011) 
Mt Sinclair (841 m)
Nouvelle-Zélande (Banks Peninsula)

In Mt Sinclair & Mesopotamia Downs, aquarelle signée et datée 65, 35.5 x 53cm,
Courtesy Dunbar Sloan

La montagne
Le mont Sinclair (841m) est une montagne située dans la chaine des des Southern Alps en Nouvelle- Zéland. Elle offre est un des paysages les plus saisissants de la région de Canterbory  avec une vue remarquable sur la vallée supérieure de la rivière Rangitata, adossée à la chaîne Sinclair. Le mont Sinclair lui-même permet une merveilleuse ascension pour les grimpeurs les plus aguerris  sur sa face nord). La "montagne aux pointes creuses" abrite un tarn de haute montagne qui doit être l'un des meilleurs spots de baignade  au monde,  même si glacial même en été. La piste monte régulièrement en passant par des clairières de temps en temps avec de belles vues sur la péninsule d'Onawe et le port d'Akaroa. À mesure que la piste s'approche du sommet de la crête, elle devient plus rocheuse. La piste continue le long de pistes 4x4 à travers des terres agricoles et des réserves broussailleuses pendant environ une heure jusqu'au sommet du mont Sinclair. On  peut continuer vers le mont Fitzgerald et  Port Levy Saddle.

Le peintre
Alister Austen Deans était un peintre néo-zélandais, connu pour ses paysages, notamment des peintures de montagnes et pour son travail d'artiste de guerre pendant la Seconde Guerre mondiale. Né à Christchurch dans une famille d'agriculteurs bien connue, Deans s'est intéressé à l'art dès son adolescence. Il a étudié les beaux-arts à la Canterbury College School of Art avant de retourner travailler dans la ferme familiale. Il s'est porté volontaire dans le 2e corps expéditionnaire néo-zélandais lors du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale et a été affecté au 20e bataillon. En 194, il fut nommé artiste de guerre adjoint, sous les ordres de Peter McIntyre. Il fut blessé lors de la bataille de Crète et fut détenu comme prisonnier de guerre. Autorisé à peindre pendant sa captivité, son travail constitua un témoignage sur le vif de la vie ded prisonnier. Après la guerre, il étudie la peinture au Sir John Cass Technical Institute en Angleterre avant de s'installer dans un quartier résidentiel à Canterbury. Fait Officier de l'Ordre de l'Empire britannique en 1995.

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Sunday, December 10, 2023

LE MONT GEIKIE   PEINT PAR  LAWREN HARRIS



LAWREN HARRIS (1885-1970) Mont Geikie (3,298 m ) Canada (Colombie Britannique)  In Mountain, Tonquin Valley, Jasper, Huile sur toile, 1924 26.7 x 35.6 cm


LAWREN HARRIS (1885-1970)
Mont Geikie (3,298 m )
Canada (Colombie Britannique)

In Mountain, Tonquin Valley, Jasper, Huile sur toile, 1924 26.7 x 35.6 cm

 
La montagne
Le mont Geikie (3 298 m))  prononcé comme « geeky » , est un sommet situé dans le parc provincial du mont Robson en Colombie-Britannique, au Canada. Situé à 28 km (17 mi) au sud-ouest de Jasper , près de la vallée de Tonquin, le mont Geikie est le plus haut sommet des Remparts dans les Rocheuses canadiennes, l'une des plus belles chaines de montagnes au monde. Son sommet le plus proche est le mont Frase , à 8,0 km au sud-est, et la ligne de partage des eaux continentales se trouve à 3,0 km à l'est. Le mont Geikie est composé de quartzite de la période cambrienne. Cette roche a été poussée vers l'est et au-dessus d'une roche plus jeune au cours de l' orogenèse du Laramide. La paroi verticale de sa face nord mesure plus de 1 500 mètres  de hauteur et a été comparée aux autres grandes faces nord des Rocheuses canadiennes telles que North Twin, Alberta et Kitchener.
Le mont Geikie a été nommé en 1898 par JE McEvoy de la Commission géologique du Canada en l'honneur du géologue écossais Sir Archibald Geikie (1835-1924), qui fut directeur général de la British Geological Survey de 1882 à 190. La montagne a été étiquetée sur la carte topographique de 1911 d' Arthur O. Wheeler de la région du mont Robson. Le nom de la montagne a été officiellement adopté en 1951 après approbation par la Commission de toponymie du Canada . [
La première ascension du mont Geikie a été réalisée en 1924 par Val Fynn, MD Geddes et Cyril G. Wates via une route sud-ouest.  La première ascension de la face nord a été réalisée en 1967 par John Hudson et Royal Robbins (classe 5.9 ).  D'autres itinéraires sur la face nord incluent le Lowe/Hannibal  classe 5.10b ) en 1979 par George Lowe et Dean Hannibal,  Hesse-Shilling (5.10) par Mark Hesse et Brad Shilling en août 1994, et Honky Tonquin (VI+ 5.10 A3) par Seth Shaw et Scott Simper en juillet 1999.  La première ascension en solo de la face nord a été réalisée en août 2017 par Tony McLane du Canada. La voie d'escalade normale est la Face Sud-Est (IV, 5.5).


Le peintre
Lawren Harris, est un peintre canadien qui a joué un rôle fondamental dans la création du Groupe des sept, ce cercle de jeunes peintres qui allait bouleverser l'art de la peinture au Canada en quelques années.
Après des études à la Central Technical School et au collège St. Andrew, à Toronto, il part étudier à Berlin où il demeurera de 1904 à 1908. Il s'intéresse alors à la philosophie et plus tard à la théosophie.
En 1911, de retour au pays, il se lie d'amitié avec J. E. H. MacDonald. Ensemble, ils fondent le Groupe des sept. Harris devient le théoricien du groupe de par sa formation universitaire. Il défend les idées du poète irlandais George William Russell sur le rôle social de l'artiste. Un local, le Studio Building, procure à ces artistes un endroit pour vivre et travailler. En 1918 et 1919, Harris finance des voyages pour les artistes du groupe dans la région d'Algoma et au lac Supérieur, en Ontario. Séduit par l'endroit, Harris y retourne annuellement durant plusieurs années. Il développe alors le style qui le caractérise le mieux, couleurs vives et riches appliquées en couches épaisses, technique dite impasto. Harris peint également plusieurs paysages de la baie Géorgienne et plus tard des les montagnes Rocheuses.
Lui et plusieurs membres du groupe, dont Alfred Joseph Casson, Arthur Lismer, A. Y. Jackson et Franklin Carmichael feront partie du Canadian Group of Painters.
En 1969, il est reçu compagnon de l'Ordre du Canada.
Il meurt à Vancouver en 1970, où il s'était installé en 1940.
Lawren Harris est considéré comme un des peintres importants du Canada. Plusieurs de ses œuvres ont atteint des prix supérieurs aux estimations, comme en 2001 où sa toile Baffin Island, estimée à 1 million de dollars, a été adjugée pour la somme de 2,2 millions de dollars, ou encore Mountain Forms qui fut adjugé à 11,21 millions de dollars lors d'une vente aux enchères. Cette toile tient à ce jour le record de vente pour une tabelau canadien.


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Thursday, December 7, 2023

LE MOURRE NÈGRE   PEINT PAR   NICOLAS DE STAĒL

NICOLAS DE STAËL (1914-1955), Le Mourre Nègre (1,125m) France (Provence)  In Landscape-Ménerbes 1953-54, Huile sur toile, Musée Fabre Montpellier


NICOLAS DE STAËL (1914-1955),
Le Mourre Nègre (1,125m)
France (Provence)

In Landscape-Ménerbes 1953-54, Huile sur toile, Musée Fabre Montpellier 

 

A propos de cette composition
Titrée " Landscape-Ménerbes" cette composition est une évocation des paysages du Luberon visibles autour et à  partir de Ménerbes, où Nicolas de Staël posséda une maison. On a donc supposé qu'il s'agissait d'une évocation des divers reliefs du Luberon visibles alentour dont le trait noir du Mourre Nègre, dans le lointain, barrerait le centre du tableau. Staël comme beaucoup d'autres peintres  et pas seulement modernes, ne désigna jamais les montagnes qu'il peignit. 

La montagne
Le Mourre Nègre (1,125m) est le point culminant du massif du Luberon. Ce sommet arrondi est aujourd'hui coiffé d'une antenne hertzienne, ce qui le signale d'assez loin.Mourre et nègre viennent tous deux du provençal, le premier signifie « museau » et est souvent utilisé pour désigner des sommets de forme arrondie. Nègre désigne la couleur « noire ». Il est situé dans le Grand Luberon, partie principale du massif tant en taille qu'en longueur et largeur.à cheval sur les communes d'Auribeau, de Cabrières-d'Aigues et de Castellet-en-Luberon. A partir de Ménerbes, il ne peut être visible que dans le lointain, ce qui semble être le cas dans ce tableau. Ouverts ou semi-ouverts (restriction en période de sècheresse) à la circulation routière, le « chemin des crêtes » et le « chemin des cavaliers » parcourent les sommets du Grand Luberon dont le Mourre Nègre. On y accède par Lourmarin, Cucuron, Cabrières-d'Aigues et Vitrolles-en-Luberon côté Sud Luberon ainsi que par Auribeau côté Nord Luberon joignant par la même occasion à la frontière départementale la route départementale de Vaucluse 33 qui devient 31 dans les Alpes-de-Haute-Provence. Plusieurs autres chemins permettent la découverte du Luberon. Certains sont réservés aux marcheurscomme les chemins de grande randonnée GR 4, 6, 9, 92 et 97 , d'autres aux VTTistes ou cavaliers.

 Le peintre
Nicolas de Staël (prononcé [stal) baron Nikolaï Vladimirovitch Staël von Holstein (Николай Владимирович Шталь фон Гольштейн), est un peintre français originaire de Russie, issu d'une branche cadette de la famille Staël von Holstein. La carrière de Nicolas de Staël s'étale sur quinze ans, de 1940 à sa mort. Artiste prolifique, il réalise au cours de sa carrière 1120 tableaux aux influences diverses — Cézanne, Matisse, Van Gogh, Braque, Soutine et les fauves, mais aussi les maîtres néerlandais Rembrandt, Vermeer et Seghers. Sa peinture est en constante évolution. Des couleurs sombres de ses débuts (Porte sans porte, 1946 ou Ressentiment, 1947), elle aboutit à l'exaltation de la couleur comme dans le Grand Nu orange (1953). Ses toiles se caractérisent par d'épaisses couches de peinture superposées et un important jeu de matières, passant des empâtements au couteau (Compositions, 1945-1949) à une peinture plus fluide (Agrigente, 1954, Chemin de fer au bord de la mer, soleil couchant, 1955). Refusant les étiquettes et les courants, tout comme Georges Braque qu'il admire, il travaille avec acharnement, détruisant autant d’œuvres qu'il en réalise.  Nicolas de Staël meurt à 41 ans en se jetant de la terrasse de la maison où il avait son atelier à Antibes. Cette maison fut classée monument historique en mars 2014. Il est enterré au cimetière de Montrouge. Par son style évolutif, qu'il a lui-même qualifié d'« évolution continue », il reste une énigme pour les historiens d'art qui le classent aussi bien dans la catégorie de l'École de Paris, que dans les abstraits ayant inspiré les jeunes peintres à partir des années 1970, ou encore dans la catégorie de l'art informel. Il a maintes fois créé la surprise notamment avec la série Les Footballeurs, entraînant derrière lui des artistes d'un nouveau mouvement d'abstraction et les artistes du néo-formalisme new-yorkais, ou de l'expressionnisme abstrait de l'École de New York, parmi lesquels se trouve notamment Joan Mitchell.

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Monday, December 4, 2023

LE MONT JUNEAU    PEINT PAR  ROCKWELL KENT

ROCKWELL KENT (1882-1971),  Mont Juneau /Yadaa.at Kalé (1,090m) Etats-Unis d'Amérique (Alaska)  In, Glacier Bear ,huile sur panneau


ROCKWELL KENT (1882-1971)
Mont Juneau /Yadaa.at Kalé (1,090m)
Etats-Unis d'Amérique (Alaska)

In, Glacier Bear ,huile sur panneau

La montagne
Le mont Juneau /Yadaa.at Kalé est un massif de 1 090 m situé dans le sud-est de l'Alaska, à seulement 2,4 km à l'est du centre-ville de Juneau dans les Boundary Ranges. Le mont Juneau est ancré dans l’histoire minière. Initialement nommé Gold Mountain en 1881 par les mineurs, il a également été nommé Bald Mountain vers 1896. Le nom « Juneau Mountain » a été utilisé pour la première fois dans les registres miniers par Pierre « French Pete » Erussard lorsqu'il a localisé des passages miniers sur la montagne en 1888. En 1976, Chuck Keen d'Alaska Trams (qui deviendra plus tard Mount Juneau Enterprises) proposa qu'un tramway aérien soit construit jusqu'au sommet de la montagne. L'entreprise n'a jamais abouti bien que Goldbelt Inc. ait fini par construire le tramway du mont Roberts jusqu'au mont Roberts voisin.
Le sentier menant au sommet du mont Juneau est accessible via le sentier de la Persévérance à environ 1,6 km . Le sentier présente  un assortiment de vues alpines, bien qu'il traverse de nombreuses pentes raides et que la prudence soit de mise par temps humide ou enneigé.
En mars 1962, une avalanche a dévalé le versant sud du mont Juneau. Cela a commencé avec de fortes chutes de neige venant du nord-est. Une partie de la neige à environ 220 mètres s'est détachée, provoquant l'avalanche.
L'avalanche a causé des dégâts à 34 maisons. 7 ont été gravement endommagés, 9 ont été modérément endommagés et 18 ont subi des dommages mineurs.

Le peintre
Rockwell Kent, artiste, auteur et activiste politique, a eu une carrière longue et variée. Au cours de sa vie, il a travaillé comme dessinateur en architecture, illustrateur, graveur, peintre, homardier, charpentier de navire et producteur laitier. Né à Tarrytown Heights, New York, il a vécu dans le Maine, à Terre-Neuve, en Alaska, au Groenland et dans les Adirondacks et a exploré les eaux autour de la Terre de Feu sur un petit bateau. Les peintures, lithographies et gravures sur bois de Kent représentent souvent les aspects sombres et accidentés de la nature, reflets de sa vie dans des climats rigoureux. Son expérience de menuisier et de constructeur ainsi que sa connaissance des outils lui ont bien servi lorsqu'il s'est lancé dans la démarche graphique. Ses blocs de montagne étaient des merveilles de belle coupe, chaque ligne étant délibérée et parfaitement contrôlée. Les tons et les lignes de ses lithographies étaient solidement construits, subtils et avec une richesse de coloris exceptionnelle. Il effectuait généralement des études préliminaires - à l'ancienne - pour la composition ou les détails avant de commencer la version définitive. Son expression était toujours claire et délibérée. Ni les tonalités brumeuses ni le côté suggestif ne lui convenaient. C'était un art très objectivé – presque athlétique, parfois presque austère et froid. Soit il peignait sur le motif, soit il élaborait des idées de tableaux à partir de notes. Son atelier était un modèle d'efficacité : soigné, ordonné,  chaque chose étant à sa place. Le contraire d e la bohême ! Son écriture, fruit de sa formation d'architecte, était belle et précise.
Parmi les nombreuses notes témoignant d'une prise de conscience croissante des contributions de Kent à la culture américaine, on trouve la reproduction de l'un de ses dessins à la plume et à l'encre qu'i lfit pour Moby Dick sur un timbre-poste américain, qui fait partie du panneau commémoratif de 2001 célébrant des illustrateurs américains tels que Maxfield Parrish, Frederic Remington et Norman Rockwell.

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Friday, December 1, 2023

BREITHORN  PEINT PAR  BLANCHE BERTHOUD

BLANCHE BERTHOUD d (1864 -1938) Breithorn (4,165 m-13,664 ft) Suisse-Italie   In Breithorn, huile sur carton, 25 x 33cm, 1920, Collection privée
 

BLANCHE BERTHOUD  (1864 -1938)
Breithorn (4,165 m-13,664 ft)
Suisse-Italie

In Breithorn, huile sur carton, 25 x 33cm, 1920, Collection privée


La montagne
Le Breithorn (4,165 m) est une montagne du massif des Alpes pennines, à la frontière entre la Suisse (canton du Valais) et l'Italie (Vallée d'Aoste). Le Breithorn possède cinq sommets principaux : le Breithorn occidental (4 163 ou 4 165 m) ; le Breithorn central (4 156 ou 4 160 m) ; le Breithorn oriental (4 138 ou 4 141 m) ; le Breithornzwillinge (4 106 m) ; la Roche Noire (4 074 ou 4 075 m).
La première ascension du Breithorn a été réalisée le 13 août 1813 par Henry Maynard avec Jean-Marie Couttet, Jean Gras, Jean-Baptiste et Jean-Jacques Érin.
Actuellement le Breithorn est considéré comme le 4 000 le plus facile des Alpes car un téléphérique amène les alpinistes au Petit Cervin, à 3 820 m d'altitude.

La peintre
Blanche Berthoud est une artiste peintre suisse de la région de Neufchâtel (Suisse) qui a été très active tout au long de la première moitié du 20e siècle. Elle fait partie de la Société romande des femmes peintres fondée par la peintre Jeanne Lombard (1865-1945) qui défend très farouchement les femmes peintres montagnardes, un monde souvent réservé aux hommes. Elle a réalisé plusieurs peintures et aquarelles du Breithorn, dont l'une a été acquise par le Musée d'Art et d'Histoire de Neufchâtel.

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Tuesday, November 28, 2023

LE CERVIN / MATTERHORN  PEINT PAR   CHARLES-HENRI CONTENCIN

  

 

CHARLES-HENRI CONTENCIN Le Cervin / Matterhorn/ Cervino (4,478m -14,691ft) Suisse / Italie

CHARLES-HENRI CONTENCIN (1898-1955)
Le Cervin / Matterhorn/ Cervino (4,478m -14,691ft)
Suisse / Italie


La montagne
Le Cervin (4,478m -14,691ft) appelé aussi Matterhorn et Cervino) est le 12e sommet des Alpes en atltude. Il est situé sur la frontière italo-suisse, entre le canton du Valais et la Vallée d'Aoste. Il donne sur la ville suisse de Zermatt au nord-est et la ville italienne de Breuil-Cervinia au sud. Il relie la vallée de Zermatt et le Valtournenche, dans le Val d’Aoste, par le col de Saint-Théodule, à l’est. Le Cervin est la montagne la plus connue de Suisse, notamment pour l'aspect pyramidal qu'elle offre depuis la ville de Zermatt, dans la partie alémanique du canton du Valais. Son image est régulièrement utilisée pour les logos de marques commerciales. L'ascension par l'arête du Hörnli, le 14 juillet 1865, est considérée comme le dernier des grands exploits de l'alpinisme dans les Alpes. Mais cette ascension réalisée sous la conduite d'Edward Whymper se solde, au début de la descente, par la mort de quatre des sept membres de la cordée victorieuse. Sa face nord est l'une des trois grandes faces nord des Alpes avec celles de l'Eiger et des Grandes Jorasses.

Le peintre
Charles-Henri Contencin, est un peintre de montagne français. Élevé par sa grand-mère dans l'Oberland bernois jusqu'à l'âge de 10-12 ans, il demeure toute sa vie un passionné de montagne. Il fait la grande guerre dans l'infanterie et il reçoit la Croix de Guerre. Il travaille ensuite dans un cabinet d'architecte puis à la Compagnie des chemins de fer du Nord et enfin à la SNCF où il sera responsable des ouvrages d'art.  Doué pour le dessin, industriel et artistique, il a suivi des cours de dessin à l'école ABC de dessin de Paris3. En plus de ses dessins professionnels il est également auteur d'affiches et de prospectus publicitaires pour les chemins de fer sous le pseudonyme de « Charles-Henri ». Il est surtout connu pour sa peinture de montagne et laisse, en la matière, une œuvre importante. Il est entré à la SPM en 1929, en a été secrétaire général de 1950 à 1953, puis président de 1954 à 1955. Il a exposé régulièrement au Salon des artistes français. Il a également exposé au Salon des indépendants, de 1927 à 1938, notamment des tableaux représentant des paysages de Haute-Savoie et du Midi, au Salon de l'école française en 1932 : Neige à Chamonix  et Argentière (vallée de Chamonix)  et au Salon d'hiver de 1945 à 1950.  Sa palette est caractéristique et il apprécie tout particulièrement les effets de lever ou de coucher de soleil sur la neige  ou les glaciers.

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Saturday, November 25, 2023

LA MONTAGNE PELÉE  PEINTE PAR  PAUL GAUGUIN

PAUL GAUGUIN (1848-1903) La montagne Pelée (1,395m) France (Martinique)  In Paysage de la Martinique côtière, Huile sur toile, 1887, Musée des Beaux-Arts André Malraux, Le Havre, France

PAUL GAUGUIN (1848-1903)
La montagne Pelée (1,395m)
France (Martinique)

In Paysage de la Martinique côtière, Huile sur toile, 1887, Musée des Beaux-Arts André Malraux,
Le Havre, France


Le volcan
La montagne Pelée (1,395m) est un volcan gris actif situé dans le Nord de la Martinique, île française des petites Antilles dont elle est le point culminant.
La montagne, un stratovolcan gris calco-alcalin, est notamment connue pour son éruption de 1902 qui a entraîné la destruction de la ville de Saint-Pierre située à ses pieds et au cours de laquelle près de 30 000 personnes sont mortes. Cette éruption, la plus meurtrière du 20e siècle, a servi à caractériser le type éruptif péléen tirant son nom du volcan. Le volcan est surveillé et étudié par l'Observatoire volcanologique et sismologique de Martinique depuis 1903.
Le volcan fait partie du parc naturel régional de la Martinique créé en 1976, et est inscrit avec certains pitons du nord au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 2023. Le dynamisme volcanique péléen se caractérise par des éruptions explosives, éruptions rares mais violentes : l'andésite contenue dans les profondeurs du volcan est une lave à forte teneur en silice, très visqueuse formant difficilement des coulées de lave. Cette lave, presque solide, forme un dôme en couvercle ou plus rarement en une aiguille de lave dans la bouche éruptive (cratère volcanique) et lorsque la pression ne peut plus être contenue, l'éjection brutale des gaz détruit le couvercle et provoque des nuées ardentes : un nuage de gaz sous pression, de cendres brûlantes et de blocs de lave, déferle sur les pentes du volcan accompagné d'un panache volcanique pouvant s'élever à des dizaines de kilomètres en altitude.
La dernière éruption en date est celle de 1929-1932. Elle n'a pas fait de victimes grâce aux évacuations de populations. C'est à la suite de cette éruption que la montagne Pelée a acquis sa forme actuelle avec une caldeira bien dessinée. Les dernières fumerolles, localisées entre les deux dômes, disparaissent en 1970.
Depuis novembre 2019, l'activité sismique interne au volcan s'intensifie, atteignant 51 secousses (non ressenties par la population) en un mois, en septembre 2020. Des remontées de gaz ont aussi été enregistrées (8 et 9 novembre 2020), ainsi que des séismes sous-marins et des fumerolles, mais selon l’Institut de physique du globe de Paris (IPGP), « ce ne sont pas les signes précurseurs d’une éruption ».

Le peintre
Paul Gauguin, est un peintre postimpressionniste français. Chef de file de l'École de Pont-Aven et inspirateur des nabis, il est considéré comme l'un des peintres français majeurs du 19e siècle, et l'un des plus importants précurseurs de l'art moderne. En1871, il devient agent de change à la Bourse à Paris et connaît un certain succès dans les affaires. Son tuteur, Gustave Arosa, homme d'affaires et grand amateur d'art, introduit Gauguin auprès des impressionnistes. En 1874, il fait la connaissance du peintre Camille Pissarro et voit la première exposition du courant impressionniste. Comme son tuteur, il devient amateur d'art et s'essaye alors à la peinture. Il participe, de 1879 à 1886, aux cinq dernières expositions du groupe des impressionnistes.
En 1882, il abandonne son emploi de courtier en bourse pour se consacrer à sa nouvelle passion, la peinture.  En 1886, sur les conseils de Félix Armand Marie Jobbé-Duval, Gauguin effectue un premier séjour à Pont-Aven en Bretagne, où il rencontre Émile Bernard, le tenant du cloisonnisme. De retour à Paris, il rencontre pour la première fois Vincent van Gogh, en novembre de la même année.
En avril 1887, il s'embarque avec le peintre Charles Laval pour le Panama où ils vont travailler au percement du canal. Ils y rencontrent des conditions de vie particulièrement difficiles et décident de partir dès qu'ils auront réuni suffisamment d'argent pour la Martinique, que Gauguin avait découverte lors d'une escale. Après un séjour à l'île de Taboga, il rejoint la Martinique où il reste dans des conditions précaires, de juin à octobre 1887, à l'Anse Turin au Carbet à deux kilomètres de Saint-Pierre, où se trouve, toujours aujourd'hui, un Centre d’Interprétation qui lui est consacré. Enthousiasmé par la lumière et les paysages, il peint dix-sept toiles lors de son séjour.
« L’expérience que j’ai faite à la Martinique est décisive. Là seulement je me suis senti vraiment moi-même, et c’est dans ce que j’ai rapporté qu’il faut me chercher si on veut savoir qui je suis, plus encore que dans mes œuvres de Bretagne. » (Paul Gauguin à Charles Morice, 1891)Malade de dysenterie et du paludisme, et sans ressources pour vivre, Gauguin regagne la métropole en novembre 1887. Laval prolonge son séjour jusqu'en 1888.
De nombreuses toiles de Paul Gauguin sont peintes des deux côtés. Comme beaucoup de peintres du 19e siècle désargentés, Paul Gauguin retournait certaines toiles qu'il possédait de peintres de son époque pour y composer ses propres œuvres. C'est le cas, par exemple, du nu de la collection Slomovic comportant au verso la vue d'une chambre. Un autre cas est la nature morte Villa Julia de l'ancienne collection Lefort des Ylouses montrant un nu (inachevé et non identifié) de l'autre côté.
Georges Wildenstein a établi un catalogue raisonné et dénombré 638 peintures (numérotées W1 à W638),
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Wednesday, November 22, 2023

LES DÔMES DE MIAGE  PAR   SAMIVEL



 

PAUL GAYET-TANCRÈDE DIT SAMIVEL (1907-1992) Les Dômes de Miage (3,673m) France   In Affiche pour le cinquantenaire de l'Ecole militaire de haute montagne 1932-1982, offset couleur 99 x 60cm, 1982

PAUL GAYET-TANCRÈDE DIT SAMIVEL (1907-1992)
Les Dômes de Miage (3,673m)
France

 In Affiche pour le cinquantenaire de l'Ecole militaire de haute montagne 1932-1982, offset couleur 99 x 60cm, 1982


La montagne
Les dômes de Miage (3, 673 m) sont des sommets du sud du massif du Mont-Blanc répartis sur les communes des Contamines-Montjoie et de Saint-Gervais-les-Bains.
L'arête des dômes s'étire sur plus de trois kilomètres et compte six sommets, du sud-ouest au nord-est4 : l'Aiguille de la Bérangère (3 425 m), le Dôme 3670, le Dôme 3666, le Dôme 3633, le Dôme 3673 (séparé du précédent par le col des Dômes, 3 564 m) et le Dôme 3672.
Les dômes de Miage sont considérés comme une des plus belles courses d'arêtes du massif du Mont-Blanc.
La voie normale part du refuge des Conscrits, remonte le glacier de Tré-la-Tête, monte au col des Dômes (3 564 m) situé entre les dômes 3673 et 3633 et suit, en direction du sud-ouest, l'arête jusqu'à la Bérangère (PD). La traversée intégrale se fait en général du refuge des Conscrits au refuge Durier, dans l'autre sens (sud-ouest - nord-est), et est un peu plus dure (AD). Elle est en général enchaînée avec la grande traversée Bionnassay - mont Blanc.

L'artiste
Samivel est le pseudonyme de Paul Gayet-Tancrède (1907-1992). Il a interprété la montagne avec un sens poétique unique. Ses affiches d'une grande originalité expriment une tendresse profonde pour la nature.
Parisien de naissance, Paul Gayet-Tancrède est savoyard d'adoption. Sa mère avait un chalet aux Contamines-Montjoie où il se rendait fréquemment, et où plus tard il a habité un certain temps. Il finit ses études au lycée de Chambéry, où il a comme professeur d'histoire et de géographie M.Petiot alias Daniel-Rops, avec lequel il conservera de bonnes relations.
Il a emprunté son pseudonyme Samivel en hommage à Sam Weller, valet pince-sans-rire et flegmatique de M. Pickwick de Dickens qu'il lisait dans son adolescence. Samivel s'est d'abord fait connaître par ses illustrations, principalement des aquarelles, de revues, livres et albums consacrés à la montagne, car il a été un fervent des sports alpins dès sa jeunesse. Auteur de plusieurs premières dans le massif du Mont-Blanc, en particulier aux Contamines sur le massif de Tré-la-Tête, ses ascensions se comptent par centaines.
Sa carrière d'illustrateur débute en 1928 par une collaboration à des revues d'alpinisme, dont La Vie alpine. Cette même année, il adhère à la Société des peintres de montagne. Nait ensuite le précieux Sur les planches puis Sous l'œil des choucas où se retrouvent la montagne et l'humour. Plus tard, c'est L'Opéra de pics d'un ton plus philosophique que préfacera Jean Giono, Moins dix degrés et Neiges.
Samivel illustrera de grands auteurs : François Villon, Rabelais, Jean de La Fontaine, Swift, Ramuz, etc. Il écrira et illustrera des albums pour enfants : Brun l'Ours, Les malheurs d'Ysengrin, Goupil, François de France, Trag le Chamois, etc. Vers la même époque paraît Parade des diplodocus, Canard et Les blagueurs de Bagdad.
Il réalisera ensuite la série des Dumollet. Une féerie théâtrale, La grande Nuit de Merlin et Bonshommes de neige, « dessin inanimé » petit roman humoristique.
Samivel possédait une maison aux Contamines. Il était très attaché à ce village, dont il disait qu'il le connaissait « par cœur et par le cœur ». Il a d'ailleurs demandé qu'après sa mort, ses cendres soient dispersées sur les dômes de Miage, le sommet qui domine le village, 2 000 mètres plus haut, et dont l'esthétique claire a inspiré sa peinture. 

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Sunday, November 19, 2023

KNYSNA HEADS   PEINTS PAR   JACOBUS HENDRIK PIERNEEF


JACOBUS HENDRIK PIERNEEF (1886-1957) Knysna Heads (54m) Afrique du Sud

JACOBUS HENDRIK PIERNEEF (1886-1957)
Knysna Heads (54m)
Afrique du Sud

Les reliefs de l'estuaire
Séparés par environ 300 mètres d'eau, les Knysna Heads sont les promontoires de deux péninsules qui entourent  l'estuaire de la rivière Knysna lu-même formé  au cours du Jurassique, il y a 180 millions d'années, dès l'éclatement du supercontinent Gondwana appelé aussi Pangée.
Bien qu'il existe des preuves que Knysna ait été peuplée il y a 1,5 million d'années, la découverte d'un atelier d'outils en pierre sur Western Head (révélés par les incendies de 2017) montre que The Heads était un lieu important il y a environ 300 000 ans. Les grands outils de coupe et hachoirs trouvés sur le site ont été fabriqués à une époque où le niveau de la mer était bien plus bas qu'aujourd'hui. Le littoral s'étendait à plus de 90 km au sud et la rivière Knysna coulait paresseusement à travers la plaine qui est aujourd'hui la lagune de Knysna – et dévalait à travers l'espace entre les falaises, faisant de The Heads un lieu d'embuscade idéal pour les premiers chasseurs .

Le peintre
Jacobus Hendrik Pierneef
était un peintre sud-africain, issu de la communauté afrikaner. Il fut l'un des plus grands peintres de paysages sud-africains.
Pierneef est né à Pretoria dans la république sud-africaine du Transvaal. Il était le fils d'émigrés néerlandais. Sa scolarité fut interrompue par la Seconde Guerre des Boers. La famille Pierneef décida alors de se réfugier aux Pays-Bas en 1901. Hendrik Pierneef y poursuivit sa scolarité puis des études artistiques. À l'âge de 18 ans, Hendrik Pierneef revint en Afrique du Sud, dans sa ville natale de Pretoria où il fut aidé dans son entreprise artistique par son parrain, Anton van Wouw et les peintres Hugo Naudé et Frans Oerder.
En 1913, il réalise sa première exposition publique personnelle de peinture qui est un véritable succès critique. Il récidive deux ans plus tard dans la même veine. En 1918, Pierneef commence une carrière de professeur d'art au collège de Heidelberg tout en enseignant la peinture au collège académique de Pretoria.  À partir de 1923, Pierneef se consacre uniquement à la peinture. Il visite le Sud-Ouest africain en 1923 et 1924 dont il fera de splendidespeintures. En 1924 et visite l'Europe, où sa peinture fait l'objet d'une exposition aux Pays-Bas. En 1929, il accepte une commande publique consistant à décorer l'intérieur de la grande gare de Johannesburg. En 1933, il décore les panneaux muraux de la maison d'Afrique du Sud et de l'ambassade sud-africaine à Londres. Pierneef est mort en 1957 à Pretoria.
L'œuvre de Pierneef est exposé dans plusieurs musées nationaux d'Afrique du Sud comme Africana Museum, la Durban Art Gallery, la Johannesburg Art Gallery, le King George VI Art Gallery et la Pretoria Art Gallery. À Pretoria, le Pierneef Museum lui est dédié.

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Thursday, November 16, 2023

KSAR D'AÏT BEN HADDOU   PEINT PAR   JACQUES MAJORELLE

JACQUES MAJORELLE (1886-1962) Ksar d'Aït ben Haddou (250m) Maroc
 
 
JACQUES MAJORELLE (1886-1962)
Ksar d'Aït ben Haddou (250m)
Maroc

Le peintre
Jacques Majorelle, est un peintre orientaliste français. Fils de l’ébéniste Louis Majorelle, Jacques baigne, dès son enfance, dans le courant art nouveau de l'École de Nancy. Il accompagne fréquemment son père dans ses ateliers. Il s'inscrit en 1901 à l'École des beaux-arts de Nancy en section Architecture et Décoration. Dès 1903, Jacques Majorelle s’éloigne peu à peu de Nancy et de son père. Il préfère devenir peintre et part à Paris. Il s'inscrit à l’Académie Julian où il suit des cours à l'atelier de Schommer et Royer. Il voyage en Espagne et en Italie. Il expose en 1908 à Paris à la Société des Artistes Français. Souffrant d'une maladie pulmonaire, il recherche les climats chauds et secs ; en 1910, il découvre l’Égypte.Réformé à cause de sa maladie, il ne participe pas à la Première Guerre mondiale. En 1917, il arrive au Maroc et s’installe à Marrakech. Il donne l'année suivante une première exposition dans le hall de l’hôtel Excelsior, à Casablanca.
 Puis, il fait sa première expédition dans le sud du pays. Il publie à son retour Carnet de route d’un peintre dans l’Atlas et l’Anti-Atlas, journal relatant son périple.
Il peint le plafond de l'hôtel La Mamounia de Marrakech. En 1922, il acquiert une palmeraie au nord-ouest de la médina de Marrakech et fait appel, en 1929, au cabinet d'architectes Robert Poisson et Paul Sinoir pour la construction d'une "villa atelier" qui rappelle le style de Le Corbusier, alternant entre le traditionnel inspiré du Maroc avec une architecture mauresque (les fenêtres et le sol), et le moderne érigé dans un style Art déco en vogue à cette époque.
Il implante dans le jardin de nombreuses espèces : orangers, cocotiers, bananiers, yuccas, jasmins, bananiers, bougainvilliers, fuchsias, cactus et agaves. Il y aménage des bassins, jets d’eau, pergolas et allées. En 1926, son père meurt à Nancy et Jacques poursuit son exploration de l’Atlas.
En 1937, il peint sa villa de couleurs vives, dominées par un bleu outremer auquel il donne son nom. En 1947, il ouvre son jardin au public. En 1955, il est amputé d’un pied à la suite d'un accident de voiture.
Dès ses premières expositions à Nancy, dans les années 1908-1914, il est comparé au peintre Félix Ziem. Il cherche à réinventer l'orientalisme, s'éloignant de la recherche d'exotisme au profit de l'authenticité, notamment dans son travail sur l'Atlas. Il s'intéresse particulièrement à l'aspect médiéval des sites qu'il visite, comme le montre son recueil de 1930, Les Kasbah de l'Atlas marocain.
Au début des années 1930, il produit des nus de personnes Noires : son trait est aussi précis que celui d’Émile Friant, mais ce qui fait leurs succès, c'est le traitement des couleurs cuivrées de la peau, grâce à l'utilisation de poudres métalliques rehaussant la peinture8. Ces peintures le rendent célèbres à Paris, où elles s'intègrent dans une mode plus vaste qui célèbre Joséphine Baker ou le jazz.
Le travail pictural et urbaniste de Jacques Majorelle s'inscrit dans le projet du maréchal Lyautey qui cherche à « construire un monde nouveau » dans les colonies françaises.

La colline
Le ksar d'Aït-ben-Haddou est un ksar au Maroc, situé dans la province de Ouarzazate. Il est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1978.
Pendant le protectorat français, le ksar était surnommé « le Mont-saint-Michel des Chleuhs », population d'origine de ces lieux Aït-ben-Haddou est situé à 30 Km de Ouarzazate, dans la vallée de l’Ounila, au sud de Télouet, fief du Glaoui, vallée qui était un point de passage traditionnel des caravanes reliant Marrakech au sud du Sahara.
C’est un exemple frappant de l'architecture du sud marocain traditionnel, sur le flanc d’une colline au sommet de laquelle se trouve un grenier collectif (un agadir).
Le village se présente comme un ensemble de bâtiments de terre entourés de murailles, le ksar, qui est un type d'habitat traditionnel présaharien. Les maisons se regroupent à l'intérieur de ses murs défensifs renforcés par des tours d'angle. Certaines de ses habitations semblent être de petits châteaux avec leurs hautes tours décorées de motifs en brique crue. Les plus anciennes constructions dateraient du xviie siècle. Le site aurait d'ailleurs été l'un des nombreux comptoirs de la route commerciale qui reliait l'Afrique saharienne à Marrakech - on peut encore y voir un fondouk (caravansérail).
Tout autour de ce douar un ensemble de villages se regroupe. Au pied de la colline coule l'oued Maleh, dont le nom signifie « rivière salée ». L'eau est impropre à la consommation car très chargée en sel.
Les habitants de ces douars sont pour la plupart des berbères anciennement nomades qui ont ensuite choisi la sédentarité pour des raisons diverses.
Les bâtisses du ksar sont entièrement construites en pisé, avec des planchers en boi. Le pisé se présente comme un matériau très pratique et rentable, mais nécessitant un entretien permanent. Il se compose de terre compressée et d'argile, généralement mélangées à d'autres matériaux favorisant l'adhérence. Amghar Ben Haddou, ancien chef du village et dont l'éponyme fut donné au lieu par la suite, habitait l'emplacement du ksar dès l'époque des Almoravides (11ème siècle) pour le gouverner.

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Monday, November 13, 2023

DJEBEL ABIODH &  KSAR BENI BARKA   PHOTOGRAPHIÉS PAR  LEO WEHRLI

LEO WEHRLI (1870–1954) Djebel Abiodh & Ksar Beni Barka (300m env.) Tunisie   In Ksar Beni Barka von Norden, autochrome 1923, Tunisia


LEO WEHRLI (1870–1954)
Djebel Abiodh & Ksar Beni Barka (300m env.)
Tunisie

 In Ksar Beni Barka von Norden, autochrome 1923, Tunisia

 

Le photographe
Leo Wehrli était un géologue, professeur et explorateur suisse. Après des études de musique, de botanique, de chimie, de minéralogie, de pétrographie et de géologie à Berlin et à Zurich. Immédiatement après avoir terminé sa thèse, il part pour l'Argentine avec le célèbre Carl Emanuel Burckhardt en 1896. Accrédité par le Musée de La Plata et le gouvernement argentin, il explore les Andes qu'il traverse au moins cinq fois au cours d'un séjour de deux ans. Ses travaux furent plus particulièrement orientés sur la délimitation de la frontière entre l'Argentine et le Chili après l'accord signé entre ces deux pays en 1881 et sur la détermination de la propriété des sommets des montagnes, des lignes de crêtes et des versants des bassins.
Après son retour en Suisse, il travaille entre 1900 et 1935 comme professeur puis chargé de cours au Geol. Centralblatt à Berlin ; entre 1901 et 1912, il écrit près de 500 articles. Il effectue d'autres voyages à travers l'Europe et l'Afrique du Nord (Egypte, Tunisie, Lybie) avant de retourner de nouveau en Argentine en 1938. Il a résumé les résultats de ses recherches dans de nombreux articles, notamment dans le Lexique géographique de la Suisse. Il participa à la fondation du Centre de formation des adultes de Zurich et y donna des conférences de 1921 à 1953. De 1931 à 1951, il fut membre de la commission du Club alpin suisse (CAS) pour la Bibliothèque centrale et en fut président pendant 14 ans.
Wehrli a laissé une collection de 15 000 plaques photographiques et photos, dont certaines ont été coloriées à la main par son épouse, née Anna Frey. Une grande partie des œuvres est mise en ligne par les archives photographiques de l'ETH-Bibliothek de Zurich.


La colline
Ksar Beni Barka (300 m) ou Ksar Béni Barka est un ksar de Tunisie,  situé dans le gouvernorat de Tataouine, sur une colline isolée du djebel Abiodh, dominant la vallée de l'oued Zonndag.
Il est considèré comme « l'un des plus anciens et des plus grands » ksour du pays, abandonné au début du protectorat français. Un ksar ou ighrem, est un village fortifié d'architecture berbère que l'on trouve en Afrique du Nord. Il s'agit d'une forteresse, toujours située dans un emplacement spectaculaire, soit perchée sur un promontoire escarpé accroché à une paroi rocheuse soit dressée au-dessus d'une oasis. Le 10 janvier 2020, le gouvernement tunisien propose le site pour un futur classement sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco. Le 21 janvier 2021, un arrêté en fait un monument classé
Le ksar, de forme ovale, compte de nombreuses habitations troglodytes dont le nombre est  incertain variant de 400 à 750 selon les sources. Elles s'élevaient sur trois à quatre étages. Huit anciennes huileries, une mosquée, le marabout Moula Edda et le mausolée de Bou Hjar s'y trouvent.
De nos jours, le complexe est complètement en ruines et ne subsiste que le relief de la colline

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Friday, November 10, 2023

PICO DA NEBLINA EN POSTER ANCIEN

POSTER ANCIEN (c.1930) Pico da Neblina (2 995m) Brésil


POSTER ANONYME (c.1960)
Pico da Neblina (2 995m)
Brésil (Amazonas)

La montagne
Le Pico da Neblina (2 995 m)« pic du brouillard », en français est une montagne brésilienne située dans le nord de l'État d'Amazonas, à proximité de la frontière vénézuélienne. Il s'agit du point culminant du Brésil,. Il donne son nom au parc national du Pico da Neblina, au sein duquel il se situe. Le Pico da Neblina tire son nom des brouillards quasi permanents qui entourent son sommet et qui l'ont rendu presque invisible des rares habitants de la région, jusqu'au milieu du xxe siècle. Le Picoda Neblina se trouve sur la commune de Santa Isabel do Rio Negro, dans l'État brésilien d'Amazonas, mais est situé à environ 180 km du centre de la ville. L'accès en est très difficile, sauf à traverser la jungle amazonienne. En outre, l'autorité de cette lointaine municipalité est supplantée par celle du parc national et de la Réserve Yanomami. La ville la plus proche est en fait São Gabriel da Cachoeira, située à environ 140 km et dont partent toutes les expéditions d'ascensions. Le Pico da Neblina est, par raccourci, souvent considéré comme la frontière entre le Brésil et le Venezuela mais le sommet est en réalité entièrement en territoire brésilien. Le Pico 31 de Março, situé à une distance de seulement 687 m, est, en revanche, à l'exacte frontière entre les deux pays. Son altitude n'est que de 21 m de moins, soit 2 974 m.
Le massif montagneux est compris dans le parc national brésilien Pico da Neblina. Son versant nord est protégé par le parc national Serranía de la Neblina, vénézuélien. Ces deux parcs
représentent, avec l'adjonction du parc national voisin Parima Tapirapecó, une forêt tropicale humide protégée d'environ 80 000 km2, la plus étendue du monde.
Le Pico da Neblina est aussi compris dans la réserve du peuple Yanomami
Le Pico da Neblina étant situé à la fois dans un parc national et sur une réserve Yanomami, l'accès à cette montagne est restreint et soumis à une autorisation spéciale de l'IBAMA (Brazilian Institute of Environment and Renewable Natural Resources). Seul un guide accrédité peut accompagner les grimpeurs. L'ascension dure quatre jours, dont trois dans la jungle amazonienne où les secours n'ont aucun accès 

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Tuesday, November 7, 2023

JEBEL SHAMSAN   PEINT PAR   EUGENE VON GUÉRARD



EUGENE VON GUÉRARD (1811-1901) Jebel Shamsan (553 m) Yemen (Aden)  In Jebel Shamsan, Aden c.1891, huile sur toile, 90 x 150 cm

 
EUGENE VON GUÉRARD (1811-1901)
Jebel Shamsan (553 m)
Yemen (Aden)

In Jebel Shamsan, Aden c.1891, huile sur toile, 90 x 150 cm


Le relief

Jebel Shamsan (553 m) est le point culminant d'Aden de la chaîne Shamsan. Dans les premiers temps, chaque sommet de la chaîne Shamsan possédait un fort avec une tour, qui faisait partie de la structure de défense d'Aden. Il y avait au moins une vingtaine de forts de ce type. La vue vers l'est présente un splendide panorama sur Khormaksar et l'île des Esclaves tandis qu'au nord, on peut voir le Jebel Muzalqam de 374 mètres au-dessus du port de Little Aden. L'ascension du Jebel Shamsan, bien que d'une altitude modeste demande de l'endurance et il est préférable de la faire tôt le matin, juste après le lever du jour, avant que la chaleur torride ne s'installe.

Le peintre
Johann Joseph Eugene von Guerard était un artiste d'origine autrichienne, actif en Australie de 1852 à 1882. Connu pour ses paysages finement détaillés dans la tradition de l'école de peinture de Düsseldorf, il est représenté dans les principales galeries publiques d'Australie et est mentionné dans le pays comme Eugène von Guérard.
Au début des années 1860, von Guérard était reconnu comme le plus grand paysagiste des colonies, parcourant le sud-est de l’Australie et la Nouvelle-Zélande à la recherche du sublime et du pittoresque. Il est surtout connu pour les peintures sauvages réalisées à cette époque, remarquables par leur éclairage ombragé et leurs détails minutieux. Ainsi, sa vue de Tower Hill, dans le sud-ouest de Victoria, a été utilisée comme modèle botanique plus d'un siècle plus tard, lorsque la terre, qui avait été dévastée et polluée par l'agriculture, a été systématiquement récupérée, boisée d'une flore indigène et transformée en parc naturel. L'exactitude scientifique de ces travaux a conduit à une réévaluation de l'approche de von Guérard en matière de peinture , et certains historiens estiment qu'il est probable que le paysagiste ait été fortement influencé par les théories environnementales du scientifique Alexander von Humboldt. D'autres attribuent sa « représentation fidèle » de la nature aux critères fixés par l'Académie de Düsseldorf pour la peinture de personnages et de paysages.

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Saturday, November 4, 2023

LA POINTE DES POULAINS  PEINTE PAR  BERNARD BUFFET


BERNARD BUFFET (1928-1999) La Pointe des Poulains (50 m)   France  In" Le Train de vagues à la pointe des Poulains", huile sur toile signée et datée 1991, marquée du cachet Maurice Garnier et annotée «MG», 81 x 116 cm. Collection privée via (Drouot 2015)
 
BERNARD BUFFET (1928-1999)
La Pointe des Poulains (50 m) 
 France

In" Le Train de vagues à la pointe des Poulains", huile sur toile signée et datée 1991, marquée du cachet Maurice Garnier et annotée «MG», 81 x 116 cm. Collection privée via (Drouot 2015)


Le relief
La Pointe des Poulains (50 m) est une presqu'île située sur la commune de Sauzon à l'extrémité nord-ouest de Belle-Île-en-Mer (Morbihan, France). Le petit phare des Poulains construit en 1868 dont l'autonomie est désormais assurée par des panneaux solaires se trouve au bout de la pointe. À marée haute, l'extrémité où se trouve le phare n'est plus accessible à pied et devient une île.  La Pointe des Poulains a été transformée par la volonté d'une des plus grandes célébrités de l'époque : la tragédienne Sarah Bernhardt. Tombée amoureuse du site, elle acquiert le fort le 11 novembre 1894 et le transforme en habitation. En 1897, elle fait construire la villa Les Cinq Parties du monde pour son usage personnel et un peu plus tard la villa Lysiane pour accueillir ses amis de passage. Jusqu'à la fin de sa vie en 1923, Sarah Bernhardt restera fidèle à cet endroit qu'elle fréquentera chaque été.
Ensuite, les bâtiments se dégradèrent jusqu'en 2000 où le site fut acquis par le Conservatoire du Littoral qui commença sa réhabilitation tout en préservant la nature de l'endroit : le parking est déplacé et des sentiers pour les visiteurs évitent le piétinement du site.
Le site de la pointe des Poulains accueille environ 150 000 visiteurs par an. Il est une étape incontournable dans le classique tour de l'île proposée aux touristes par les sociétés de tourisme.
Après rénovations, le fort, la villa Lysiane et la villa Les Cinq Parties du monde sont désormais accessibles au public comme Espace muséographique Sarah Bernhardt. Les demeures de la tragédienne sont réaménagées dans leur décor du début du xxe siècle.
Le fort, qui est inscrit Monument historique depuis le 30 octobre 20007, a reçu le label Maisons des Illustres, créé par le Ministère de la Culture, et signalant des lieux en rapport avec des personnalités.  Le site de la Pointe des Poulains est classé zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique sur une surface de 100 hectares.

L'artiste
Bernard Buffet, est un peintre français expressionniste, peignant aussi bien des personnages que des figures, animaux, nus, paysages, intérieurs, natures mortes, fleurs. Aquarelliste, il fut également peintre de décors et illustrateur. En juin 1948, Buffet concourt avec Deux hommes dans une chambre pour le Prix de la critique (première édition), récemment fondé par Augustin Rumeau et son épouse, propriétaires de la galerie Saint-Placide. Il en sort lauréat ex-aequo avec Bernard Lorjou, de vingt ans son aîné. Le succès est immense. En juillet, une exposition de ses œuvres aura lieu dans cette Galerie. Il expose La Ravaudeuse de filet au Salon d'automne, où il fait la connaissance d'André Minaux. Avec ce dernier, Jean Couty et Simone Dat, il rejoint Bernard Lorjou,  au sein du groupe de L'homme témoin. En 1949 Pierre Descargues publie Bernard Buffet aux Presses littéraires de France. Un amateur d'art met un pavillon à Garches à sa disposition. Comme loyer, Bernard Buffet lui donne un tableau par trimestre.Bernard Buffet rencontre Pierre Bergé en 1950, « dans un café de la rue de la Seine [sic], aujourd'hui disparu, chez Constant » Pierre Bergé devient son compagnon, il gère sa carrière jusqu'à leur rupture en 1958. En mai 1958, le photographe Luc Fournol lui présente Annabel Schwob à Saint-Tropez, alors qu'il est déjà installé dans le succès. C'est le coup de foudre. Le 12 décembre 1958, il épouse Annabel Schwob à Ramatuelle.  Bernard Buffet peint Annabel Schwob inlassablement ; en 1961, l'une de ses expositions s'intitule « Trente fois Annabel Schwob ».
Bernard Buffet se revendiquait de peintres tels que David, Géricault ou Courbet. Il a marqué a contrario un dédain, parfois mordant, pour la peinture abstraite18 et rejette l'impressionnisme. Seuls quelques peintres font exception comme Manet qu'il qualifiera comme ne faisant pas vraiment partie du mouvement impressionniste. « Je n'ai rien contre la peinture abstraite, mais je me demande pourquoi ceux qui l'aiment tant ne la font pas eux-mêmes. Ce serait aussi bien et leur coûterait moins cher. » ( cité par Michel Droit dans Les Feux du crépuscule.)
Diminué par la maladie de Parkinson, Bernard Buffet se suicide par asphyxie le 4 octobre 1999 dans son atelier du Domaine de la Baume près de Tourtour (Var), étouffé dans un sac en plastique noir sur la surface duquel son nom était imprimé avec sa calligraphie particulière.

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Wednesday, November 1, 2023

LE MÕNCH VU DE WENGEN   PEINT PAR   OTTO ERNST 

OTTO ERNST (1884-1967) The Mönch (4,107 m - 13,474 ft) Suisse   In Le Monk vu de Wengen, 1920, affiche, 102 x 62,5 cm, réalisée  pour l'Office de Tourisme de Wengen. Imprimée chez A. Trüb & Cie., Aarau

OTTO ERNST (1884-1967)
The Mönch (4,107 m - 13,474 ft)
Suisse

 In Le Monk vu de Wengen, 1920, affiche, 102 x 62,5 cm, réalisée  pour l'Office de Tourisme de Wengen. Imprimée chez A. Trüb & Cie., Aarau


La montagne
Le Mönch (4 107 m - 13 474ft) - Le Moine en français- est une montagne des Alpes bernoises, en Suisse. Le Mönch se situe à la frontière entre les cantons du Valais et de Berne et fait partie d'une crête montagneuse entre la Jungfrau et le Jungfraujoch à l'ouest et l'Eiger à l'est. Il se trouve à l'ouest du Mönchsjoch, un col à 3 650 mètres (11 980 pieds), du refuge du Mönchsjoch, et au nord du Jungfraufirn et de l'Ewigschneefäld, deux affluents du Grand glacier d'Aletsch. Le côté nord du Mönch forme un mur en gradins au-dessus de la vallée de Lauterbrunnen. Le tunnel ferroviaire de la Jungfrau passe juste sous le sommet, à une altitude d'environ 3 300 mètres (10 830 pieds). Le sommet a été gravi pour la première fois il y a 159 ans, le 15 août 1857, par Christian Almer, Christian Kaufmann, Ulrich Kaufmann et Sigismond Porges.


L'artiste
Otto Ernst fit son apprentissage de graphiste, en 1905 lors d'un rapide séjour d'études d'un semestre à Florence puis en 1906 et 1907 dans - plusieurs académies à Paris-. En 1910, il se rendit de nouveau à Paris, devint l'élève d'Eugène Grasset à l'académie de la Grande Chaumière, où il rencontra Théophile Alexandre Steinlen, et participa au fauvisme et aux débuts du cubisme. A partir de 1918, il vécut à Oberentfelden jpuis à Aarau, occupant pendant presque 40 ans, un emploi de graphiste chez l'imprimeur Trüb & Co spécialisé dans les affiches publicitaires hôtelières et dans la production d'étiquettes illustrées de bagages (cf. ci-dessous). Dès 1945, il entreprit comme artiste indépendant plusieurs voyages en Europe et au Maroc. Son œuvre comprend des paysages à l'huile et à l'aquarelle, de même que des natures mortes (surtout des fleurs), quelques portraits et de nombreuses affiches, généralement en style figuratif. Nombre de ses œuvres se trouvent au Musée cantonal des beaux-arts à Aarau (Aargauer Kunsthaus).

L'imprimeur
L'histoire du célèbre l'affichiste et imprimeur suisse August Trüb & Cie commence en 1859, avec la création de son imprimerie dans la ville d'Aarau. En 1880, la direction de l'entreprise passa à Jakob Müller qui, en 1884, s'associa avec August Trüb. La demande se  développa suffisamment rapidement pour engager un graphiste permanent. Dès le début de son activité, l'imprimeur cibla l'industrie manufacturière en fournissant des emballages en papier, des étiquettes, des prospectus, des factures illustrées, etc. En 1890, l'entreprise exploitait 8 presses à imprimer et employait 60 ouvriers. Ses propriétaires souhaitaint développer leur activité, ils rachètèrent une petite imprimerie à Lausanne. Les étiquettes de bagages Trüb les plus anciennes que l'on puisse trouver aujourd'hui datent du début des années 1890 et portent la mention « Müller & Cie, Aarau » ou « Müller & Cie, Lausanne »August Trüb décèda en 1922 après avoir dirigé l'entreprise pendant 18 ans. Ses fils la mènèrent à son apogée. Aujourd'hui, on peut identifier au moins trois styles récurrents, dont celui d'un certain C. Valerio qui travailla uniquement pour la maison Trüb et sa légendaire production d'étiquettes de bagages et surtout celui de d'Otto Ernst qui  travailla pour Trüb & Cie pendant près de 40 ans au cours desquels il a conçu une centaine d'affiches. Il a pris sa retraite en 1950. Sous le nom de Trüb AG, l'imprimerie existe encore aujourd'hui à Aarau, spécialisée dans l'impression de sécurité (comme les cartes de crédit, etc.) et constitue un exemple de la manière dont, grâce à la qualité, à la flexibilité et à l'adaptation, une ancienne entreprise peut survivre à l'épreuve du temps.

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2023 - Wandering Vertexes ....
Errant au-dessus des Sommets Silencieux...
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