Le peintre
Jacques Majorelle, est un peintre orientaliste français. Fils de l’ébéniste Louis Majorelle, Jacques baigne, dès son enfance, dans le courant art nouveau de l'École de Nancy. Il accompagne fréquemment son père dans ses ateliers. Il s'inscrit en 1901 à l'École des beaux-arts de Nancy en section Architecture et Décoration. Dès 1903, Jacques Majorelle s’éloigne peu à peu de Nancy et de son père. Il préfère devenir peintre et part à Paris. Il s'inscrit à l’Académie Julian où il suit des cours à l'atelier de Schommer et Royer. Il voyage en Espagne et en Italie. Il expose en 1908 à Paris à la Société des Artistes Français. Souffrant d'une maladie pulmonaire, il recherche les climats chauds et secs ; en 1910, il découvre l’Égypte.Réformé à cause de sa maladie, il ne participe pas à la Première Guerre mondiale. En 1917, il arrive au Maroc et s’installe à Marrakech. Il donne l'année suivante une première exposition dans le hall de l’hôtel Excelsior, à Casablanca.
Puis, il fait sa première expédition dans le sud du pays. Il publie à son retour Carnet de route d’un peintre dans l’Atlas et l’Anti-Atlas, journal relatant son périple.
Il peint le plafond de l'hôtel La Mamounia de Marrakech. En 1922, il acquiert une palmeraie au nord-ouest de la médina de Marrakech et fait appel, en 1929, au cabinet d'architectes Robert Poisson et Paul Sinoir pour la construction d'une "villa atelier" qui rappelle le style de Le Corbusier, alternant entre le traditionnel inspiré du Maroc avec une architecture mauresque (les fenêtres et le sol), et le moderne érigé dans un style Art déco en vogue à cette époque.
Il implante dans le jardin de nombreuses espèces : orangers, cocotiers, bananiers, yuccas, jasmins, bananiers, bougainvilliers, fuchsias, cactus et agaves. Il y aménage des bassins, jets d’eau, pergolas et allées. En 1926, son père meurt à Nancy et Jacques poursuit son exploration de l’Atlas.
En 1937, il peint sa villa de couleurs vives, dominées par un bleu outremer auquel il donne son nom. En 1947, il ouvre son jardin au public. En 1955, il est amputé d’un pied à la suite d'un accident de voiture.
Dès ses premières expositions à Nancy, dans les années 1908-1914, il est comparé au peintre Félix Ziem. Il cherche à réinventer l'orientalisme, s'éloignant de la recherche d'exotisme au profit de l'authenticité, notamment dans son travail sur l'Atlas. Il s'intéresse particulièrement à l'aspect médiéval des sites qu'il visite, comme le montre son recueil de 1930, Les Kasbah de l'Atlas marocain.
Au début des années 1930, il produit des nus de personnes Noires : son trait est aussi précis que celui d’Émile Friant, mais ce qui fait leurs succès, c'est le traitement des couleurs cuivrées de la peau, grâce à l'utilisation de poudres métalliques rehaussant la peinture8. Ces peintures le rendent célèbres à Paris, où elles s'intègrent dans une mode plus vaste qui célèbre Joséphine Baker ou le jazz.
Le travail pictural et urbaniste de Jacques Majorelle s'inscrit dans le projet du maréchal Lyautey qui cherche à « construire un monde nouveau » dans les colonies françaises.
La colline
Le ksar d'Aït-ben-Haddou est un ksar au Maroc, situé dans la province de Ouarzazate. Il est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1978.
Pendant le protectorat français, le ksar était surnommé « le Mont-saint-Michel des Chleuhs », population d'origine de ces lieux Aït-ben-Haddou est situé à 30 Km de Ouarzazate, dans la vallée de l’Ounila, au sud de Télouet, fief du Glaoui, vallée qui était un point de passage traditionnel des caravanes reliant Marrakech au sud du Sahara.
C’est un exemple frappant de l'architecture du sud marocain traditionnel, sur le flanc d’une colline au sommet de laquelle se trouve un grenier collectif (un agadir).
Le village se présente comme un ensemble de bâtiments de terre entourés de murailles, le ksar, qui est un type d'habitat traditionnel présaharien. Les maisons se regroupent à l'intérieur de ses murs défensifs renforcés par des tours d'angle. Certaines de ses habitations semblent être de petits châteaux avec leurs hautes tours décorées de motifs en brique crue. Les plus anciennes constructions dateraient du xviie siècle. Le site aurait d'ailleurs été l'un des nombreux comptoirs de la route commerciale qui reliait l'Afrique saharienne à Marrakech - on peut encore y voir un fondouk (caravansérail).
Tout autour de ce douar un ensemble de villages se regroupe. Au pied de la colline coule l'oued Maleh, dont le nom signifie « rivière salée ». L'eau est impropre à la consommation car très chargée en sel.
Les habitants de ces douars sont pour la plupart des berbères anciennement nomades qui ont ensuite choisi la sédentarité pour des raisons diverses.
Les bâtisses du ksar sont entièrement construites en pisé, avec des planchers en boi. Le pisé se présente comme un matériau très pratique et rentable, mais nécessitant un entretien permanent. Il se compose de terre compressée et d'argile, généralement mélangées à d'autres matériaux favorisant l'adhérence. Amghar Ben Haddou, ancien chef du village et dont l'éponyme fut donné au lieu par la suite, habitait l'emplacement du ksar dès l'époque des Almoravides (11ème siècle) pour le gouverner.
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2023 - Gravir les montagnes en peinture
Un blog de Francis Rousseau