J.M.W. TURNER (1775-1851)
Rigi (1 797 m - 5 897 ft)
Suisse
In "Lake Lucerne, with the Rigi" , vers 1840 - 1849, Crayon et aquarelle rehaussé de touches de blanc, 24,8 x 36,2 cm, Collection Privée
La montagneLe Rigi (1 797 m - 5 897 ft), également connu sous le nom de Reine des montagnes) est un massif montagneux des Alpes, situé en Suisse centrale. L'ensemble du massif est presque entièrement entouré par les eaux de trois plans d'eau différents : le lac des Quatre-Cantons, le lac de Zoug et le lac Lauerz. La chaîne se trouve dans les Alpes de Schwyz et est divisée entre les cantons de Schwyz et de Lucerne, bien que le sommet principal, nommé Rigi Kulm, à 1 798 mètres d'altitude, se trouve dans le canton de Schwyz. Techniquement, le Rigi ne fait pas partie des Alpes et appartient plutôt au plateau suisse. Il est principalement composé de molasse et d'autres conglomérats, par opposition au schiste grison et au flysch des Alpes.
Le Rigi Kulm et d'autres régions, telles que la station balnéaire de Rigi Kaltbad, sont desservies par les plus anciens chemins de fer de montagne d'Europe, les Rigi Railways. Les Chemins de fer suisses proposent une excursion spéciale aller-retour, le "Rigi-Rundfahrt", couvrant plusieurs segments en train, en train à crémaillère, en gondole (en option) et en bateau à vapeur. Toute la région offre de nombreuses activités telles que le ski ou la luge en hiver et la randonnée en été.
Le nom Rigi vient du vieux haut allemand « rîga » qui signifie « rangée, rayure, sillon », d'après la stratification bien visible sur le versant nord de la montagne. Le nom est enregistré pour la première fois en 1350 sous le nom de Riginun. Le nom a été interprété comme Regina montium "reine des montagnes" par Albrecht von Bonstetten (1479), qui donne cependant Rigena comme forme alternative.
Le mont Rigi a été présenté dans de nombreuses œuvres d'art, y compris des peintures et des publications littéraires. Les peintures les plus célèbres du Rigi étaient peut-être
la série de J.M.W. Turner dont plusieurs sont dans la collection de la Tate Britain à Londres.
Le peintre Joseph Mallord William Turner, plus connu sous le nom de William Turner ou de ses initiales J. M. W. Turnera, est un peintre, aquarelliste et graveur britannique,. Initialement de la veine romantique anglaise, son œuvre est marquée par une recherche novatrice audacieuse qui le fait considérer, avec son contemporain John Constable, comme un précurseur de l'impressionnisme, voir même d'une certaine abstraction. Renommé pour ses huiles, Turner est également un des plus grands maîtres anglais de paysages à l'aquarelle. Il y gagne le surnom de « peintre de la lumière ». La plus grande partie des œuvres de Turner est conservée à la Tate Britain. Il efut influencé par des artistes tels que Willem van de Velde le Jeune, Albert Cuyp, John Robert Cozens, Richard Wilson, Claude Gellée (« Claude le Lorrain ») ou encore Nicolas Poussin. Influencé par la Recherche philosophique sur l'origine de nos idées du Sublime et du Beau d'Edmund Burke datée de 1757, Turner intégra le concept du Sublime dans certaines de ses œuvres, à commencer par Bateaux hollandais dans la tempête, mettant en scène un spectacle terrifiant et à la fois délicieux. Il travailla d'abord la gravure avant l'aquarelle puis la peinture. D'après ses propres souvenirs, il fut marquépar une suite de 16 pièces gravées en clair-obscur d'Elisha Kirkall (1722) d'après Van de Velde le Jeune À partir de 1802, l'envie de voyager le conduit sur le continent européen, principalement en France et en Suisse, d'où il rapporte, évidemment, des aquarelles mais aussi le goût pour certains artistes, comme le Lorrain et ses représentations de la mythologie. Turner peint ainsi des fresques antiques comme Didon construisant Carthage en 1815. Il s'inspire aussi du Liber Veritatis du Lorrain en ce qui concerne son ouvrage, Liber Studiorum, établissant ainsi une classification des différents types de paysages : Marine, Montagne, Pastorale, Historique, Architecturale et Pastorale épique. Il n'hésite pas à tester des combinaisons étranges d'aquarelle et d'huile ainsi que de nouveaux produits dans ses toiles. Parfois, il utilise même des matériaux inhabituels comme le jus de tabac et la bière vieillie, avec pour conséquence la nécessité des restaurations régulières de ses œuvres. Le peintre et critique d'art George Beaumont qualifie Turner et ses suiveurs comme Callcott de «
peintres blancs » car ils mettent au point dès le début du 19e siècle l'utilisation d'un fond blanc pour donner à leurs tableaux la fraîcheur des couleurs et la luminosité, permettant le passage direct des effets de l'aquarelle dans la peinture à l'huile,
3 effets tout à fait différents de ceux obtenus avec les fonds rouges ou bruns traditionnels des anciens Maîtres ". Son passage d'une représentation plus réaliste à des œuvres plus lumineuses, à la limite de l'imaginaire (
Tempête de neige en mer), se fait après un voyage en Italie en 1819 (Campo Santo de Venise). Turner montre le pouvoir suggestif de la couleur, ainsi, son attirance pour la représentation des atmosphères le place pour des critiques d'art comme Clive Bell, comme un précurseur de la modernité en peinture et de l'impressionnisme jusqu'à devenir « le peintre des incendies ». Mais il peint rarement sur le motif contrairement aux impressionnistes, qui feront de cette pratique une règle. Il préfère en effet recomposer en atelier les nuances des paysages, aidé de sa grande mémoire des couleurs. D'autres critiques préfèrent pousser plus loin encore leur analyse en voyant dans l'absence de lignes et de points de fuite ou la dissolution de la forme dans la couleur, notamment dans les paysages marins de Turner, les prémices de l'abstraction lyrique, voire de l'action painting en gestation.
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