L'Atlas (4167m)
Maroc, Algérie,Tunisie.
In Le retour à la casbah, Huile sur panneau
Le massif montagneux
L'Atlas جبال الأطلس) relevé sous la forme
Dern/Deren par Ibn Khaldoun et sous la forme Dyris/Addiris/Duris par
Pline l'Ancien et Strabon) est un massif montagneux et une cordillère
d'Afrique du Nord, culminant à 4 167 mètres au djebel Toubkal, au Maroc.
Il s'étend sur trois pays : le Maroc, l'Algérie et la Tunisie.
D'après
Strabon, le nom indigène de l'Atlas serait Duris, Pline l'Ancien quant à
lui rapporte Dyris ou Addiris. Ces noms sont peut-être à rapprocher du
mot « montagne » en berbère qui est adrar, dont le pluriel pourrait
prendre une forme spéciale derren bien que celui généralement attesté
soit idraren. C'est la forme Deren(درن) qui est utilisée par Ibn
Khaldoun dans son célèbre ouvrage Al-Muqaddimah lorsqu'il décrit la
chaîne de montagnes de l'Atlas (à quoi il rattache comme extrémité
orientale l'Aurès).
Les montagnes généralement désignées comme Atlas
par les auteurs de l'époque romaine tels Pline l'Ancien seraient celles
du Haut Atlas occidental, du fait de textes plus anciens rédigés par
Polybe, chargé par Scipion Émilien d'une reconnaissance le long des
côtes de l'océan Atlantique au moment de la troisième guerre punique.
Dans
le Haut-Atlas, c'est le nom de « Deren » utilisé par Ibn Khaldoun qui
subsiste auprès des populations berbères locales, il y est relevé par
plusieurs explorateurs européens au xixe siècle sous des formes voisines
(Deren, Dern, Drenn...). D'après Foucauld, Deren serait un nom propre
n'ayant pas de sens particulier. Selon J. Gatell, Adrar En-Dern (en
alphabet berbère latin : Adrar n Dern) signifierait la « montagne qui
parle » en référence aux clameurs mystérieuses qu'on y entendrait tous
les ans durant le temps de la moisson. M. Quedenfeldt quant à lui
traduit Adrar-n-Drenn par « montagne du tonnerre » ou « du fracas » en
référence à un mystérieux bruit qui s'y produirait une fois par an. Ce
serait, selon une tradition locale, le rugissement d'un lion
gigantesque. Le linguiste Émile Laoust, qui a étudié les Chleuhs du
Maroc, avance concernant ces derniers : « Les Berbères [de la région]
entendent par Adrär n Deren la partie du Haut Atlas comprise entre le
Tizi n Maʿsu et le Tizi n Telwät, appelé par les anciens cartographes la
« Porte du Deren ». Dans le Deren se dressent les sommets les plus
élevés, non seulement du massif, mais de toute l’Afrique du Nord . Il
est clair qu'il s'agit du même Deren évoqué par Ibn Khaldoun au xive
siècle bien que l'aire désignée soit plus petite. Notons toutefois
qu'Ibn Khaldoun utilise le mot Deren (درن) et non Adrar n Deren qui lui
se traduit par « montagne de Deren ».
En prenant en considération que la terminaison -ίς
est un suffixe nominal féminin en grec ancien, les formes Duris, Dyris
ou Addirisrapportées par les auteurs greco-latins ont certainement pour
origine un mot de la racine berbère DR comme Deren, le suffixe -n
pouvant marquer le pluriel (d'où le sens possible de « montagnes »). Son
évocation par Strabon dans sa Geographica fait ainsi remonter l'ancrage
de ce nom dans la toponymie locale jusqu'à l'Antiquité préchrétienne au
moins.
Dans les dernières années, des instances officielles de
l'aménagement de la langue berbère, comme l'Institut royal de la culture
amazighe (IRCAM) au Maroc créé par le royaume et l'État marocain, ont
choisi d'employer le mot Aṭla pour désigner le massif de l'Atlas.
L'expression
« les Atlas maghrébins » au pluriel est aussi parfois utilisée du fait
que l'Atlas s'étend sur un vaste territoire englobant plusieurs pays et
régions.
Le peintre
Henri Pontoy est un peintre français.
Henri
Pontoy entre à l'École des beaux-arts de Paris, dans l'atelier de
Luc-Olivier Merson, et expose ses gravures au Salon des artistes
français, et ses peintures au Salon de la Société nationale des
beaux-arts, au Salon d'Automne, ainsi qu'au Salon des artistes
orientalistes algériens. En 1926, il est titulaire d'une bourse de
voyage de la Société coloniale des artistes français qui lui permet de
voyager en Afrique du Nord, notamment en Tunisie où il devient
sociétaire du Salon Tunisien la même année, pour se rendre ensuite au
Maroc et en Afrique-Occidentale française. Il réside plusieurs années
vers 1930 à Ouarzazate où il fait la connaissance du peintre Jacques
Majorelle. Il devient professeur des arts et lettres au lycée Moulay
Idriss à Fès. Il est lauréat 1933 du grand prix de la ville d'Alger. Il
repart après la Seconde Guerre mondiale, en 1947, avec Majorelle, en
Guinée, Côte d'Ivoire et Cameroun. Il obtient le prix du Cameroun en
1951. Sa palette fraîche, aérée et de couleurs chaudes, tant en huiles
qu'en aquarelles, a toujours rencontré un vif succès. Il est l'un des
derniers représentants français de l'orientalisme trouvant son apogée
dans l'entre-deux-guerres.
________________________________________
2025 - Gravir les montagnes en peinture
Un blog de Francis Rousseau