El Mulhacen (3,479 m)
Espagne (Andalousie)
In "Salobrña", aquarelle sur papier, Musée Delacroix, Paris.
A propos de cette œuvre :
C'est au cours d'une de ces voyages vers l'Afique du Nord que Delacroix saisit dans son carnet cette aquarelle du Mulhacen que l'on aperçoit ici dans le lointain derriere le piton du village de Salobreña au premier plan qui donne son nom à cette œuvre.
La montagne
Le mont Mulhacén (3,479 m) est le plus haut sommet de la péninsule Ibérique. Il se trouve dans la province de Grenade, dans le Sud-Est de l'Espagne et fait partie de la sierra Nevada, elle-même rattachée aux cordillères Bétiques. Son nom vient de Muley Hacén (espagnol), ou Mulay (titre honorifique donné en arabe correspondant à « seigneur ») Abû al-Hassan, avant-dernier roi de Grenade au 15e siècle. La légende dit qu'il est enterré au sommet de cette montagne qui reçut son nom. Il est le troisième sommet d'Europe occidentale par sa hauteur, après le mont Blanc (4 808 m) et le volcan Etna (3 330 m ). Il s'agit de la montagne d'Europe la plus élevée en dehors des Alpes et du Caucase. Le point culminant du territoire espagnol est le volcan Teide (3 715 m) qui se trouve géographiquement sur les îles Canaries et donc en Afrique. Le Mulhacén se trouve à la jonction des communes de Trevélez, Güéjar-Sierra et Capileira. Il est visible par temps clair depuis la mer.
Le peintre
Eugène Delacroix est un peintre français considéré comme le principal représentant du romantisme, dont la vigueur correspond à l'étendue de sa carrière. À 40 ans, sa réputation est suffisamment établie pour lui permettre de recevoir d'importantes commandes de l'État. Il peint sur toile et décore les murs et plafonds de monuments publics. Il laisse en outre des gravures et lithographies, plusieurs articles écrits pour des revues et un Journal publié peu après sa mort et plusieurs fois réédité. Remarqué au Salon en 1824, il produit dans les années suivantes des œuvres s'inspirant d'anecdotes historiques ou littéraires aussi bien que d'événements contemporains (La Liberté guidant le peuple) ou d'un voyage au Maghreb (Femmes d'Alger dans leur appartement). Concernant l'aquarelle, c'est en 1816, que Delacroix rencontre Charles-Raymond Soulier, aquarelliste amateur anglophile élève de Copley Fielding revenu d'Angleterre. Cet ami et Richard Parkes Bonington familiarisent Delacroix avec l'art de l’aquarelle, qui l'éloigne des normes académiques enseignées aux Beaux-Arts. Les Britanniques associent l’aquarelle à la gouache et utilisent divers procédés comme l’emploi des gommes, de vernis et de grattages. Soulier lui enseigne également les rudiments de la langue anglaise. Du 24 avril à la fin août 1825 il voyage en Angleterre. Il découvre le théâtre de Shakespeare deux ans avant qu'une troupe anglaise se déplace à Paris. Delacroix trouvera des sujets dans le théâtre tout au long de sa carrière : Hamlet et Horatio au cimetière (1839, musée du Louvre) et Hamlet et Horatio devant les fossoyeurs avec la tête de mort (1843, château-musée de Nemours). Ces sujets se mêleront jusqu’à sa mort aux thèmes orientaux, littéraires, historiques ou religieux. À partir de ce voyage, la technique de l'aquarelle acquiert une importance dans son œuvre. Elle lui sera d'une grande aide lors de son voyage en Afrique du Nord, pour pouvoir en restituer toutes les couleurs.
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