Thursday, March 6, 2025

LE MÕNCH PEINT PAR FERDINAND HODLER



FERDINAND HODLER (1853-1918), Die Monch Suisse  In " Monch in the cluds, 1911. Suisse, Collection particulière

FERDINAND HODLER (1853-1918),
Mönch (4 107 m)
Suisse

In " Monch in the clouds, 1911. Suisse, Collection particulière 

 La montagne

Le Mönch (4 107 m) (Le Moine) est une montagne des Alpes bernoises, en Suisse. Le Mönch se situe à la frontière entre les cantons du Valais et de Berne et fait partie d'une crête montagneuse entre la Jungfrau et le Jungfraujoch à l'ouest et l'Eiger à l'est. Il se trouve à l'ouest du Mönchsjoch, un col à 3 650 mètres (11 980 pieds), du refuge du Mönchsjoch, et au nord du Jungfraufirn et de l'Ewigschneefäld, deux affluents du Grand glacier d'Aletsch. Le côté nord du Mönch forme un mur en gradins au-dessus de la vallée de Lauterbrunnen. Le tunnel ferroviaire de la Jungfrau passe juste sous le sommet, à une altitude d'environ 3 300 mètres (10 830 pieds). Le sommet a été gravi pour la première fois il y a 159 ans, le 15 août 1857, par Christian Almer, Christian Kaufmann, Ulrich Kaufmann et Sigismund Porges.

Le peintre 
Ferdinand Hodler est un peintre suisse considéré comme le peintre  qui a le plus marqué la fin du 19e et le début du 20e siècle. Ami de Klimt et de Jawlensky, admiré par Puvis de Chavannes, Rodin et Kandinsky, Hodler est l’un des principaux moteurs de la modernité dans l’Europe de la Belle Époque. Son œuvre, puissante, navigue entre réalisme, symbolisme et expressionnisme. Au cours de sa carrière, il aura touché à tous les genres, privilégiant le portrait, le paysage, la peinture historique et monumentale et les compositions de figures. Hodler était surtout réputé en Suisse dans les années 1900-1910 pour ses peintures à caractère patriotique. En novembre 1900, la Poste suisse choisit sur concours son Berger de Fribourg qui sera utilisé jusqu'en 1936. En 1909, la Banque nationale suisse lui commande deux vignettes monétaires, qui deviendront le billet de 50 (« Le Bûcheron ») et de 100 francs (« Le Faucheur »), mis en circulation en 1911.  L'Institut Ferdinand Hodler, sis à Genève et Delémont (Suisse) a été fondé dans le but de réunir les ressources et les compétences utiles à l'étude et à la valorisation de l'œuvre du peintre. La création de cette institution s'est faite progressivement, à la suite du décès de l'historien de l'art Jura Brüschweiler (1927-2013), l'un des plus importants spécialistes du peintre, à qui il a consacré sa vie de chercheur et de collectionneur. L'Institut Ferdinand Hodler mène un vaste programme de recherche et de publication consacré au peintre.

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Sunday, March 2, 2025

LE LAC DU ROY PEINT PAR ALEXANDRE PERRIER

ALEXANDRE PERRIER (1862-1936) Lac de Roy (1 665 m) France


ALEXANDRE PERRIER (1862-1936)
Lac de Roy (1 665 m)
France 

Le relief
Le Lac de Roy est un lac de montagne de forme ovoïde situé à 1 665 m d'altitude1. Il occupe un ombilic glaciaire délimité par les crêtes de la pointe de la Couennasse, la Frête de Penaille, la pointe de Perret et la et la pointe du Haut Fleury qui domine la station de Praz de Lys - Sommand. Le lac se situe dans la nappe de la Brèche, à cheval entre la brèche inférieure (Jurassique inférieur à moyen) et les schistes ardoisiers (Callovien - Oxfordien). La première définie l'ensemble de crête qui ceinture le lac et constitue son bassin d'alimentation tandis que les schistes forment la partie sommitale du talus qui mène au lac depuis la station de ski ainsi que le seuil qui délimite la rive est du lac. Enfin les rives ouest et sud-est du lac sont dominées par des dépôts glaciaires quaternaires. C'est un lac dimictique dont la surface gèle d'octobre jusqu'en mai, la couche de glace pouvant atteindre jusqu'à 80 cm en janvier. Les eaux présentent une stratification inversée en hiver avec une température proche de zéro tandis que les eaux de fond atteignent 4 °C. Durant le dégel, le lac présente une homogénéisation thermique vers les 4 °C (homothermie) puis un réchauffement rapide des couches de surface qui entraine une stratification normale des eaux durant la période estivale (juillet-août). Le refroidissement à partir de la fin du mois d'août tend vers une seconde phase d'homothermie jusqu'au retour du gel. 

Le peintre
Orphelin de père à l'âge de 6 ans, Alexandre Perrier est élevé, ainsi que son frère Louis, son aîné de deux ans, par leur mère, Belonie Perrier née Clément. Dès l'enfance, encouragé par sa mère, Alexandre s'essaie au dessin et à la peinture.
Après son diplôme en 1879 au Collège de Genève il est stagiaire pendant une courte période dans une banque de Genève. En 1881, sa passion du dessin le pousse à se rendre à Mulhouse pour travailler en tant que dessinateur dans l'industrie de l'impression textile. En 1891, il déménage à Paris, où il travaille comme dessinateur de costume et illustrateur de mode dans un atelier. Cela lui laisse quelque trois mois de vacances par an, permettant à Perrier de rentrer en Suisse et de peindre. Il fréquente le milieu des artistes et écrivains suisses de Paris, tels que Ferdinand Hodler, Albert Trachsel, Eugène Grasset, Félix Vallotton,  Mathias Morhardt, et découvre alors les nouveaux mouvements artistiques tels que le néo-impressionnisme, le symbolisme et l'Art Nouveau. Très sensible aux droits de l'homme, il devient dreyfusard, sans doute sous l'influence de son ami Mathias Morhardt, secrétaire général de la Ligue des droits de l'homme. Progressiste et pacifiste, il lit Emile Zola, Anatole France et Romain Rolland. Il présente des toiles au Salon des Indépendants, chaque année de 1891 jusqu'en 1895. En 1894, il quitte l'atelier où il travaille, pour se consacrer à la peinture. Puis, peu avant 1900, il retourne à Genève, où il se voue désormais à la peinture de paysage. Il y restera jusqu'à sa mort.
Alexandre Perrier se consacre à un petit nombre de sujets, essentiellement des paysages, en particulier des vues de montagne, qu'il reprend inlassablement tout au long de sa vie: des images de Praz de Lys, du Salève vu de Collonges-sous-Salève, du mont Blanc, du Léman depuis Cologny, Mies et Clarens sur Montreux. Contrairement aux Impressionnistes, il ne peint pas en extérieur, mais dans son atelier d'après ses souvenirs ainsi que les notes et esquisses dont, au cours de ses longues promenades solitaires, il remplit le petit carnet qu'il a toujours sur lui. Perrier est un contemplatif, qui s'imprègne de la beauté et de l'harmonie du paysage, notamment au lever et au coucher du soleil - « heures plus mystérieuses que les autres », puis reproduit dans son tableau ses « visions », c'est-à-dire « toute l'émotion qu'il a ressentie dans cette communion avec les paysages qu'il aime », autrement dit la beauté, la poésie et la sérénité qu'il a éprouvées dans la nature. Il est fasciné par la lumière et c'est la présence de celle-ci « qui fait l'essence du tableau ». Il a d'ailleurs écrit dans ses carnets que son souhait le plus cher est que la personne qui regarde l'un de ses tableaux « emporte cette vision de lumière et d'atmosphère qui fait ma joie quand je me trouve en pleine nature ».
En ce qui concerne le style de Perrier, dans la première période de son travail il a utilisé la technique de pointillisme, sans pourtant être, « comme Signac, fidèle à la loi des complémentarités et au mélange optique ». Alors que Perrier avait été considéré comme faisant partie de l'avant-garde de la peinture suisse avec Hodler et Amiet lors de l'exposition de 1902 de la Sécession de Vienne, depuis lors ne cessant « d'adapter ses moyens techniques à la nouveauté de ses sensations », n'imitant personne et étant un « artiste solitaire » dont la production diffère beaucoup de celle des autres peintres, et « ne devant rien à Cézanne, il n'était plus compris . Dès 1910 environ, Perrier a modifié radicalement son style pictural en évoluant vers un art de plus en plus dépouillé  adoptant un pinceau plus libre.

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2025 - Gravir les montagnes en peinture
Un blog de Francis Rousseau