Wednesday, December 18, 2024

PIZ ROSEG PEINT PAR GUSTAVE COURTOIS

 

GUSTAVE COURTOIS (1852-1923)  Piz Roseg ( 3,935m) Suisse (Grisons)   In  Montagnes Helvètes,  Musée des beaux-arts de Besançon, France
 
GUSTAVE COURTOIS (1852-1923) 
Piz Roseg ( 3,935m)
Suisse (Grisons)

 In  Montagnes Helvètes,  Musée des beaux-arts de Besançon, France

La montagne
Le piz Roseg 3 935 m est un sommet des Alpes,  dans la chaîne de la Bernina, situé en Suisse dans le canton des Grisons. La frontière avec l'Italie passe non loin au sud, au sommet du Roseg Pitschen. Le piz Roseg a la forme d'une pyramide de glace émergeant d'un massif de rochers noirâtres. L'imposante face nord présente des glaciers suspendus et des séracs.
Le piz Roseg a trois sommets : le sommet principal à 3 935 m, le Schneekuppe, sommet secondaire à 3 920 m au nord et le Roseg Pitschen à 3 868 m sur la frontière et sur l'arête qui mène au sommet voisin du Piz Scerscen.
La chaîne de la Bernina et le piz Roseg se sont élevés lors de l'orogenèse alpine. À cet endroit deux plaques tectoniques sont en collision : la plaque eurasienne au nord et la plaque adriatique au sud. La chaîne de la Bernina se trouve au nord de la ligne insubrienne, c'est-à-dire qu'elle est du côté eurasien de la ligne de contact entre les deux plaques tectoniques. Cependant la collision de ces plaques est complexe et a formé des nappes. La plaque eurasienne se divise en une croûte supérieure et une croûte inférieure et la plaque adriatique passe entre les deux. Une nappe, telle la chaîne de la Bernina, est un fragment des morceaux de la plaque adriatique que la croute supérieure de la plaque eurasienne a arraché à celle-ci. La chaîne de la Bernina est donc constituée de roches de la plaque adriatique tout en étant sur la plaque eurasienne.
Les roches constituants le massif et le piz Roseg sont des roches de la croûte et du manteau de la plaque adriatique. Le piz Roseg est composé de diorite, de gabbros, de gneiss et de syénite. La géologie du Quaternaire est caractérisée par les glaciations du Pléistocène qui ont modelé le relief du bassin du val Roseg. Toutefois, les témoins géologiques sont rares ou pauvres pour le Pléistocène inférieur et moyen en raison de l'intense érosion au cours et entre les glaciations récentes5 Le piz Roseg est presque totalement dépourvu de roches primaires comme la majorité des sommets des Alpes orientales.


Le peintre
Gustave Courtois est né au numéro 46 de la rue principale de Pusey (rue aujourd'hui nommée rue Gustave-Courtois). Il est le fils d’Étienne Courtois, garçon charcutier, et de Jeanne Claude Jobard, blanchisseuse. Sa mère lui est totalement dévouée. Son intérêt pour l'art lui vient très jeune, lorsqu'il est scolarisé au lycée de Vesoul, et est remarqué par son professeur de dessin Victor Jeanneney. C'est alors qu'il entre à l'école municipale de dessin de Vesoul. Ses dessins sont présentés à Jean-Léon Gérôme, alors chef d'atelier de la section de peinture, qui lui conseille d’intégrer l’École des beaux-arts de Paris. Grâce à une subvention du Conseil général de la Haute-Saône, Courtois se rend à Paris et entre dans l'atelier de Gérôme au printemps 1869. Il fait ses débuts au Salon en 1875, avec trois portraits peints et ce, régulièrement jusqu'en 1890. Puis il expose au salon de la Société nationale des beaux-arts jusqu'à sa mort. Durant toute sa vie Gustave Courtois est un proche ami de son condisciple Pascal Dagnan-Bouveret, avec qui il partage un atelier à Neuilly-sur-Seine à partir des années 1880. Lilas Sharifzadeh le présente comme un « dandy excentrique à l'homosexualité affichée ».
Il enseigne la peinture à l’Académie de la Grande Chaumière et à l’Académie Colarossi à Paris.
Réfugié au Tessin avec son amant le peintre allemand Carl Ernst von Stetten pendant toute la durée de la Première Guerre mondiale, son domaine de prédilection est le portrait ; dans les années 1880 et 1890, Gustave Courtois a été un portraitiste particulièrement prolifique du Paris mondain. Il est aussi l'auteur de scènes de genre, de scènes religieuses ou mythologiques souvent peuplées de voluptueux nus masculins, inspirés de son modèle, le lutteur suisse Maurice Deriaz (cf. notre podcast)

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Saturday, December 14, 2024

MONT EARNSLAW / PIKIRAKATAHI PEINT PAR CHARLES BLOMFIELD

CHARLES BLOMFIELD (1848-1926), Mont Kosciuszko (2 228 m) Australie

 CHARLES BLOMFIELD (1848-1926),
Mount Earnslaw or Pikirakatahi (2,819m)
Nouvelle Zélande 


La montagne
Le mont Earnslaw (2 819 m), également appelé Pikirakatahi par les Maoris, est situé sur l'île du Sud de la Nouvelle-Zélande. Il doit son nom au village d'Earnslaw (anciennement Herneslawe), dans la paroisse d'Eccles, dans le Berwickshire, ville natale du père de l'arpenteur John Turnbull Thomson.
Le mont Earnslaw se trouve dans le parc national du mont Aspiring, à l'extrémité sud de la chaîne Forbes des Alpes du Sud de la Nouvelle-Zélande. Il est situé à 25 kilomètres au nord de la colonie de Glenorchy, qui se trouve à l'extrémité nord du lac Wakatipu.

Le peintre
Charles Blomfield était un peintre, décorateur et professeur de musique néo-zélandais né à Londres, en Angleterre. Veuve, la mère de Blomfield emmena sa famille en Nouvelle-Zélande dans les années 1860 avec l'intention de s'installer à Northland dans le cadre d'une colonie appelée Albertland. À leur arrivée à Auckland, ils décidèrent de ne pas s'installer à Northland pour devenir agriculteurs mais de poursuivre des métiers urbains à Auckland. La famille resta à Auckland après cela et de nombreux descendants des différents enfants résident toujours dans la région d'Auckland.
Blomfield a parcouru le centre de l'île du Nord à plusieurs reprises dans les années 1870 et 1880, créant de nombreux paysages de la campagne néo-zélandaise, souvent destinés à être vendus aux visiteurs de Nouvelle-Zélande. Il a eu la chance de voir les célèbres terrasses roses et blanches à plusieurs reprises et de les peindre avant qu'elles ne soient détruites par l'éruption du Tarawera en 1886. Ses croquis méticuleux et ses peintures achevées sont parmi les principaux témoignages de ces paysages. Ses peintures sont largement considérées comme l'incarnation de l'art paysager néo-zélandais du 19e siècle, bien que son travail, comme celui de beaucoup de ses contemporains, soit passé de mode au cours du 20e siècle, pour être réévalué dans les années 1970. Il n'a pas su accepter les évolutions de l'art et est resté résolument conservateur et hostile à « l'art moderne ». Au cours de ses dernières années, il se retrouva de plus en plus marginalisé par les cercles artistiques d'Auckland dans lesquels il avait brillé auparavant.

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Wednesday, December 11, 2024

LES MONTS WUDANG PAR ROBERT FORTUNE



ROBERT FORTUNE (1812-1880) Monts Wudang (1,612m) Chine (Hubei)  In "Plantations : the green tea district", 1848.


ROBERT FORTUNE (1812-1880)
Monts Wudang (1,612m)
Chine (Hubei)

In "Plantations : the green tea district", 1848. 

Les montagnes
Les monts Wudang /武当山 sont une chaîne de montagnes à Danjiangkou, au sud de la ville-préfecture de Shiyan dans la province du Hubei, en Chine. Elle est considérée comme l'un des berceaux des arts martiaux internes taoïstes comme le taiji quan ou le bagua zhang qui se développèrent à partir du 18e siècle. C'est aussi un célbre region de culture du thé vert. Les hautes montagnes taoïste de Wudang sont garnies de cultures du thé vert Yin Ya. Ces montagnes sont couvertes d’un léger brouillard  pendant toute l’année et bénéficient d’une taux humidité idéal et de changements importants de température entre le jour et la nuit, ce qui accentue les arômes de ce thé doux et sucré. Ses feuilles sont composées de bourgeons et de feuilles légèrement incurvées. Les montagnes de Wudang sont garnies de jardins de thé.

L'artiste
Robert Fortune  est un botaniste et un voyageur britannique. Il travailla d'abord au jardin botanique d’Édimbourg puis à celui de la Royal Horticultural Societyde Chiswick, qui l’envoya, après la signature du traité de Nankin en 1842, récolter des plantes en Chine. En 1848, un autre voyage secret ,organisé pour le compte de la Compagnie britannique des Indes orientales, lui permet de pénétrer en cachette le mode chinois de préparation du thé et d'introduire de façon clandestine 20 000 pieds de théier en Inde, contribuant à un moment important de l'Histoire du thé qu'on appelle en vérité Le Grand Vol du Thé (The Great Tea Robbery.) Ses voyages suivants, à Taïwan et au Japon, lui permettent de décrire l'élevage du ver à soie et la culture du riz. Ses voyages ont permis l'introduction en Europe de nombreuses espèces ornementales, comme le kumquat, de nombreuses variétés de pivoines, d'azalées et de chrysanthèmes. Un gentleman qui aimait les fleurs mais n'hésitait jamais  à en voler les feuilles. Accessoirement il lui arrivait aussi de dessiner. 

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Sunday, December 8, 2024

LE MONT FUJI (N° 31) PAR KATSUSHIKA HOKUSAÏ

KATSUSHIKA HOKUSAÏ / 葛飾 北斎 (1760-1849) Fujiyama / 富士山 (3, 776 m -12,389 ft) Japon   In 36 vues du Mont Fuji n° 31 - Ono Shindon dans la Province de Suraga

KATSUSHIKA HOKUSAÏ / 葛飾 北斎 (1760-1849)
Fujiyama / 富士山 (3, 776 m -12,389 ft)
Japon

 In 36 vues du Mont Fuji n° 31 - Ono Shindon dans la Province de Suraga

 

À propos des 36 vues du mont Fuji
Trente-six vues du mont Fuji (富嶽三十六景) (Fugaku Sanjūrokkei) est une série d'estampes de paysages créées par l'artiste japonais ukiyo-e Katsushika Hokusai (1760-1849). La série représente le mont Fuji depuis différents endroits du Japon et à différentes saisons et conditions météorologiques. Les trente-six tirages originaux furent si populaires qu'Hokusai decida d'élargir la série de dix estampes supplémentaires.
Les toutes premières impressions de 1830-33 semblent aujourd'hui estompées par rapport aux versions habituellement vues mais sont plus proches de la conception originale de Hokusai. Les tirages originaux présentent un ciel bleu volontairement irrégulier, ce qui augmente la luminosité du ciel et donne du mouvement aux nuages.

La montagne
Le mont Fuji (3 776,24 m -12 389 pieds) ou Fujiyama (富士山) est situé sur l'île de Honshu. Il est le plus haut sommet montagneux du Japon. Plusieurs noms lui sont attribués : "Fuji-san", "Fujiyama" ou, de manière redondante, "Mt . Fujiyama". Habituellement, les locuteurs japonais appellent la montagne "Fuji-san". Les autres noms japonais du mont Fuji sont devenus obsolètes ou poétiques comme : Fuji-no-Yama (La montagne de Fuji), Fuji- no-Takane ( Le haut sommet du Fuji), Fuyō-hō (Le pic du Lotus) et Fugaku). Le mont Fuji est un stratovolcan actif dont la dernière éruption remonte à 1707-08. Le mont Fuji se trouve à environ 100 kilomètres (60 mi) au sud-ouest de Tokyo et peut être vu de là par temps clair.
Le cône exceptionnellement symétrique du mont Fuji, recouvert de neige plusieurs mois par an, est un symbole bien connu du Japon et il est fréquemment représenté dans l'art et les photographies, ainsi que visité par les touristes et les alpinistes.
Le mont Fuji est l'une des trois montagnes sacrées du Japon avec le mont Tate et le mont Haku. C'est aussi un endroit spécial de beauté scénique et l'un des sites historiques du Japon.
Il a été ajouté à la Liste du patrimoine mondial en tant que site culturel le 22 juin 2013. Selon l'UNESCO, le mont Fuji a "inspiré des artistes et des poètes et fait l'objet de pèlerinages depuis des siècles". L'UNESCO reconnaît 25 sites d'intérêt culturel dans la localité du mont Fuji. Ces 25 sites comprennent la montagne elle-même, le sanctuaire Fujisan Hongū Sengen et six autres sanctuaires Sengen, deux maisons d'hébergement, le lac Yamanaka, le lac Kawaguchi, les huit sources chaudes d'Oshino Hakkai, deux moules d'arbres de lave, les vestiges du culte Fuji-kō dans le la grotte Hitoana, les chutes Shiraito et la pinède Miho no Matsubara ; tandis que sur les basses Alpes du mont Fuji se trouve le complexe du temple Taisekiji, où se trouve le siège central du bouddhisme Nichiren Shoshu.

L'artiste
Katsushika Hokusai (葛飾 北斎?) est un peintre, dessinateur et graveur japonais du 18e siècle, spécialiste de l’ukiyo-e, ainsi que l'auteur d'écrits populaires, surtout connu sous le nom de Hokusai(北斎?), ou son surnom de Gakyōjin, littéralement « Vieux Fou de dessin. Au cours de ses soixante-dix ans de carrière, il a réalisé une œuvre considérable de quelque 3 000 tirages couleur, des illustrations pour plus de 200 livres, des centaines de dessins et plus de 1 000 peintures. Il a rapidement abandonné le sujet étroit traditionnellement associé à l'école du « monde flottant » (ukiyo-e) dont il faisait partie, comme les images d'acteurs populaires et de courtisane.  Son œuvre influença de nombreux artistes européens, en particulier Paul Gauguin, Vincent van Gogh, Claude Monet et Alfred Sisley, et plus largement le mouvement artistique appelé japonisme. Les Trente-six vues du mont Fuji (1831–1833) comptant en réalité 46 estampes dont La Grande Vague de Kanagawa (1831) sont ses œuvres les plus connues.
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Thursday, December 5, 2024

LE VÉSUVE DESSINÉ PAR BERNARD BUFFET

BERNARD BUFFET (1928-1999) Le Vésuve (1,281m) Italie
BERNARD BUFFET (1928-1999)
Le Vésuve (1,281m)
Italie

In Vésuve double,  37,5 x 28 cm, pointe sèche sur papier pur fil d'Arches (sans signature, non numérotée) Extraite du portfolio "Naples"  édition limitée à 300 ex. Editeur : Saint-Gobain, Paris, 1959.

Le volcan
Le Vésuve (1,281 mètres actuellement) fait partie de ces montagnes légendaires qui se rappelle régulièrement à l'attention des terriens. Monte Vesuvius ou Vesuvio en italien moderne ou Mons Vesuvius en latin antique est un stratovolcan située dans le golfe de Naples (Italie) à environ 9 km (5,6 mi) à l'est de Naples et à une courte distance du rivage. C'est l'un des nombreux volcans qui forment l'Arc Campanien. Il s'est formé à la suite de la collision de deux plaques tectoniques, l'africaine et l'eurasienne. Le Vésuve se compose d'un grand cône partiellement encerclé par le bord escarpé d'une caldeira sommitale causée par l'effondrement d'une structure antérieure et à l'origine beaucoup plus élevée.
Le mont Vésuve est surtout connu pour sa grande  éruption en 79 après JC qui a conduit à l'enterrement et à la destruction des villes antiques romaines de Pompéi, d'Herculanum et de plusieurs autres petits villages. Cette éruption a éjecté un nuage de pierres, de cendres et de fumées à une hauteur de 33 km (20,5 mi), crachant de la roche en fusion et de la pierre ponce pulvérisée à raison de 1,5 million de tonnes par seconde, libérant finalement cent mille fois l'énergie thermique libérée par l'attentat d'Hiroshima. Au moins 1 000 personnes sont mortes dans l'éruption. Le seul récit de témoin oculaire survivant de l'événement consiste en deux lettres de Pline le Jeune à l'historien Tacite. Depuis l'an 79, le Vésuve est entré en éruption environ trois douzaines de fois.
En 203, du vivant de l'historien Cassius Dio.
En 472, il a éjecté un tel volume de cendres que des chutes de cendres ont été signalées jusqu'à Constantinople à 1 220 km) de là.
Les éruptions de 512 ont été si graves que les habitants des pentes du Vésuve ont été exonérés d'impôts par Théodoric le Grand, alors le roi d'Italie.
D'autres éruptions ont été enregistrées en 787, 968, 991, 999, 1007 et 1036 avec les premières coulées de lave enregistrées. Le volcan s'est calmé à la fin du XIIIe siècle et dans les années suivantes, il s'est à nouveau couvert de jardins et de vignes comme autrefois. Même l'intérieur du cratère était rempli d'arbustes.
Le Vésuve est entré dans une nouvelle phase en décembre 1631, lorsqu'une éruption majeure a enseveli de nombreux villages sous des coulées de lave, tuant environ 3 000 personnes. Des torrents de lahar ont  ajouté à la dévastation. L'activité est ensuite devenue presque continue, avec des éruptions relativement graves se produisant en 1660, 1682, 1694, 1698, 1707, 1737, 1760, 1767, 1779, 1794, 1822, 1834, 1839, 1850, 1855, 1861, 1868, 1872, 1906 1926, 1929 et 1944. De nos jours, il est considéré comme l'un des volcans les plus dangereux au monde en raison de la population de 3 000 000 de personnes vivant à proximité et de sa tendance aux éruptions explosives (dites éruptions pliniennes). C'est la région volcanique la plus densément peuplée au monde. La zone autour du Vésuve a été officiellement déclarée parc national le 5 juin 1995. Le sommet du Vésuve est ouvert aux visiteurs et il existe un petit réseau de sentiers autour de la montagne. 

L'artiste
Bernard Buffet, est un peintre français expressionniste, peignant aussi bien des personnages que des figures, animaux, nus, paysages, intérieurs, natures mortes, fleurs. Aquarelliste, il fut également peintre de décors et illustrateur. En juin 1948, Buffet concourt avec Deux hommes dans une chambre pour le Prix de la critique (première édition), récemment fondé par Augustin Rumeau et son épouse, propriétaires de la galerie Saint-Placide. Il en sort lauréat ex-aequo avec Bernard Lorjou, de vingt ans son aîné. Le succès est immense. En juillet, une exposition de ses œuvres aura lieu dans cette Galerie. Il expose La Ravaudeuse de filet au Salon d'automne, où il fait la connaissance d'André Minaux. Avec ce dernier, Jean Couty et Simone Dat, il rejoint Bernard Lorjou,  au sein du groupe de L'homme témoin. En 1949 Pierre Descargues publie Bernard Buffet aux Presses littéraires de France. Un amateur d'art met un pavillon à Garches à sa disposition. Comme loyer, Bernard Buffet lui donne un tableau par trimestre.Bernard Buffet rencontre Pierre Bergé en 1950, « dans un café de la rue de la Seine [sic], aujourd'hui disparu, chez Constant » Pierre Bergé devient son compagnon, il gère sa carrière jusqu'à leur rupture en 1958. En mai 1958, le photographe Luc Fournol lui présente Annabel Schwob à Saint-Tropez, alors qu'il est déjà installé dans le succès. C'est le coup de foudre. Le 12 décembre 1958, il épouse Annabel Schwob à Ramatuelle.  Bernard Buffet peint Annabel Schwob inlassablement ; en 1961, l'une de ses expositions s'intitule « Trente fois Annabel Schwob ».
Bernard Buffet se revendiquait de peintres tels que David, Géricault ou Courbet. Il a marqué a contrario un dédain, parfois mordant, pour la peinture abstraite18 et rejette l'impressionnisme. Seuls quelques peintres font exception comme Manet qu'il qualifiera comme ne faisant pas vraiment partie du mouvement impressionniste. « Je n'ai rien contre la peinture abstraite, mais je me demande pourquoi ceux qui l'aiment tant ne la font pas eux-mêmes. Ce serait aussi bien et leur coûterait moins cher. » ( cité par Michel Droit dans Les Feux du crépuscule.)
Diminué par la maladie de Parkinson, Bernard Buffet se suicide par asphyxie le 4 octobre 1999 dans son atelier du Domaine de la Baume près de Tourtour (Var), étouffé dans un sac en plastique noir sur la surface duquel son nom était imprimé avec sa calligraphie particulière.

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Sunday, December 1, 2024

LES MONTS SICANES PEINTS PAR NICOLAS DE STAËL

NICOLAS DE STAËL (1914-1955) Les Monts Sicanes Italie (Sicile)   In  Paysage de Sicile, 1953, huile sur toile,  Fitzwilliam Museum, Cambridge

 

NICOLAS DE STAËL (1914-1955)
Les Monts Sicanes
Italie (Sicile) 

In  Paysage de Sicile, 1953, huile sur toile,  Fitzwilliam Museum, Cambridge


Les montagnes
Les monts Sicanes (Monti Sicani) sont une chaîne de montagnes située dans la zone centro-méridionale de la Sicile, entre les provinces d'Agrigente et de Palerme. Ils comprennent plusieurs communes situées dans cette vaste zone à mi-distance entre Palerme au nord et Agrigente au sud, et entre Trapani à l'ouest et Caltanissetta à l'est. La dénomination monts Sicanes est issue des Sicanes, un peuple antique qui y résidait. La zone est utilisée pour le pâturage.
De nombreux sommets dépassent les 1 000 m, les plus hauts sont la Rocca Busambra et le mont Cammarata qui dépassent les 1 500 m d'altitude.

Le Peintre
Nicolas de Staël,  baron Nikolaï Vladimirovitch Staël von Holstein (Николай Владимирович Шталь фон Гольштейн), est un peintre français originaire de Russie, issu d'une branche cadette de la famille Staël von Holstein. La carrière de Nicolas de Staël s'étale sur quinze ans, de 1940 à sa mort. Artiste prolifique, il réalise au cours de sa carrière 1120 tableaux aux influences diverses — Cézanne, Matisse, Van Gogh, Braque, Soutine et les fauves, mais aussi les maîtres néerlandais Rembrandt, Vermeer et Seghers. Sa peinture est en constante évolution. Des couleurs sombres de ses débuts (Porte sans porte, 1946 ou Ressentiment, 1947), elle aboutit à l'exaltation de la couleur comme dans le Grand Nu orange (1953). Ses toiles se caractérisent par d'épaisses couches de peinture superposées et un important jeu de matières, passant des empâtements au couteau (Compositions, 1945-1949) à une peinture plus fluide (Agrigente, 1954, Chemin de fer au bord de la mer, soleil couchant, 1955). Refusant les étiquettes et les courants, tout comme Georges Braque qu'il admire, il travaille avec acharnement, détruisant autant d’œuvres qu'il en réalise.  Nicolas de Staël meurt à 41 ans en se jetant de la terrasse de la maison où il avait son atelier à Antibes. Cette maison fut classée monument historique en mars 2014. Il est enterré au cimetière de Montrouge. Par son style évolutif, qu'il a lui-même qualifié d'« évolution continue », il reste une énigme pour les historiens d'art qui le classent aussi bien dans la catégorie de l'École de Paris, que dans les abstraits ayant inspiré les jeunes peintres à partir des années 1970, ou encore dans la catégorie de l'art informel. Il a maintes fois créé la surprise notamment avec la série Les Footballeurs, entraînant derrière lui des artistes d'un nouveau mouvement d'abstraction et les artistes du néo-formalisme new-yorkais, ou de l'expressionnisme abstrait de l'École de New York, parmi lesquels se trouve notamment Joan Mitchell.

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