Thursday, January 11, 2024

LE BAOU DE SAINT JEANNET  PEINT PAR   RAOUL DUFY



RAOUL DUFY (1877-1953) Le Baou de Saint-Jeannet (802m) France (Provence)  In The Baou de Saint-Jeannet (1923) huile sur toile, 64.5 x 80.6 cm. The Tate Gallery, London
 
RAOUL DUFY (1877-1953)
Le Baou de Saint-Jeannet (802 m)
France (Provence Alpes Côte d'Azur) 
 

In The Baou de Saint-Jeannet (1923) huile sur toile, 64.5 x 80.6 cm. The Tate Gallery, London

 

La montagne
Le Baou de Saint-Jeannet (802m) est une montagne ce qui signifie d'ailleurs localement le nom baou. Il est situé dans les Préalpes de Grasse, sur le territoire de la commune de Saint-Jeannet, dans le département des Alpes-Maritimes. Le Baou a la particularité d'être visible depuis une très large portion de la zone côtière de la région niçoise, et de présenter des falaises calcaires abruptes et largement reconnaissables, ce qui en fait un point de repère visuel typique de la région. C'est un lieu réputé pour la randonnée et pour l'escalade rocheuse, où de grands noms de ce sport se sont succédé. Ce territoire occupé par l'homme dès le Paléolithique, accrochant le regard, a par la suite inspiré de nombreux peintres, dès le 17e siècle. Le Baou est un site d'escalade renommé, avec 470 voies réparties sur 17 secteurs. Les cotations des voies vont du 3a au 8a+. L'escalade sur le Baou a commencé à se populariser durant la Seconde Guerre mondiale. En effet, l'accès aux vallées du massif du Mercantour étant fermé, les alpinistes de la région niçoise s’entraînent sur le Baou. Il dispose de plusieurs secteurs équipés de voies de type « couenne », comme celui des Sources, de la Cagnes, ou encore les différents Ressaut. De plus, le baou est réputé pour toutes les grandes voies que l'on trouve sur la Grande Falaise. Ces grandes voies possèdent des équipements anciens, de type terrain d'aventure, donc à compléter par la cordée. On peut pratiquer de l'escalade sur de la fissure-dièdre, de la dalle, des colonnettes, et le Baou dispose de murs verticaux, tout comme de dévers, surplombs et même des toits. Au 21e siècle des voies d'ampleur continuent d'être ouvertes au baou, comme par exemple Petit toi mystérieux, ouverte en 2017 par Thomas Arfi, Stéphane Benoist et Benjamin Guigonnet. Une partie du secteur des Sources est sous surveillance depuis 2022 à la suite de l'effondrement d'un rocher d'une centaine de tonnes.

Le peintre
Raoul Ernest Joseph Dufy,  est un peintre, dessinateur, graveur, illustrateur de livres, céramiste, créateur de tissus, de tapisseries et de mobilier, décorateur d'intérieur, d'espaces publics et de théâtre français. L'œuvre de Dufy compte environ3 000 toiles, 6 000 grandes aquarelles, 6 000 dessins, des bois gravés, des lithographies, des tapisseries, des tissus…
1913 est l’année charnière et La grande baigneuse aux formes massives est un adieu au cubisme. À l’arrière-plan de son corps massif, traité comme une articulation de parties cylindriques, s'étage un paysage réduit aux volumes mais dont les nombreuses maisons constituent une préfiguration des vues de Vence.
Dans Le Jardin abandonné (1913), le style propre de Raoul Dufy est presque mis en place : couleurs vives déterminant des zones relativement arbitraires auxquelles se surajoutent les dessins des divers éléments.
Dufy se rend compte que, pour l’œil, les couleurs n’appartiennent pas indéfectiblement à une chose : ce ne sont pas des qualités qui n’auraient pas d’existence hors une substance. Elles ont leur vie propre, débordent les objets, et cela surtout dans l’expérience de la perception du mouvement. D’où l’usage de ce que Pierre Cabanne appelle « les flaques de couleurs juxtaposées ». La dissociation entre la couleur et le dessin est parfois très poussée, et Dufy installe souvent les objets réduits à un contour sur trois ou quatre larges plages colorées.
L’aquarelle, la gouache, qui prennent de plus en plus d’importance après 1930, lui offrent davantage de possibilités pour poursuivre cette expérience. Les « flaques » du fond sont étendues sur un papier préalablement mouillé et tendu sur une planche à dessin. Quand elles sont sèches, il dessine au pinceau fin les divers objets du motif. Le Bel Été (1940) en est un remarquable exemple. Cette technique demande une très grande assurance, acquise par l’incessante pratique du dessin.
La joie de vivre et de dévoiler la vie soutient chaque tableau, chaque gouache, chaque dessin. Dufy promène un regard émerveillé sur le monde et nous invite à une fête qui n’a rien de superficiel et de mondain. « Si je pouvais exprimer toute la joie qui est en moi ! » disait-il. Il y est largement parvenu, et peu d’œuvres sont une telle invitation à cheminer vers un horizon de bonheur.

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2024 - 13e année de publication -  Gravir les montagnes en peinture
Un blog de Francis Rousseau


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